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RICHEMENT, adv.
A. − D'une manière qui implique la possession d'importants biens matériels. Établir richement qqn; doter qqn richement. MmeJeannin avait à Paris une sœur richement mariée avec un magistrat; et elle comptait sur son aide (Rolland,J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 861).Née presque sur les marches d'un trône, mariée trois fois, entretenue, longtemps et richement, par de grands banquiers, sans compter les mille fantaisies qu'elle s'était offertes (Proust,Temps retr., 1922, p. 979).
B. − D'une manière couteuse, luxueuse, somptueuse. Robe richement brodée; être richement habillé, vêtu; maison richement meublée; salon richement décoré. Les Juifs ont à Venise des tombes de marbre. Ils ne sont pas si richement enterrés à Jérusalem (Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 401).
C. − Avec abondance, profusion. Contrée richement pourvue; chariot, convoi richement chargé; tableau richement coloré. Bouvard et Pécuchet faisaient enlever ces pierres à grands frais; mais cet engrais minéral soutenait la paille, et les pierres faisaient drainage peut-être. Ils fumaient trop richement, leur moisson poussait en herbe molle et leur blé se conservait mal (Alain,Propos, 1922, p. 431).
D. − Fam. Extrêmement, beaucoup. Avoir l'air richement gaillard. Si passionnée que fût notre liaison, il ne s'y glissait de sensualité pas la moindre. Lionel, d'abord, était richement laid (Gide,Si le grain, 1924, p. 469).
E. − VERSIF. Rimer richement. Rimer d'une rime riche. Le premier vers est une naïveté, et les trois autres sont des chevilles. Eurydice arrive là pour rimer richement avec grandisse (Zola,Doc. littér., Hugo, 1881, p. 61).
Prononc. et Orth.: [ʀiʃmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « d'une manière riche, somptueuse » (Geffrei Gaimar, Hist. des Angl., éd. A. Bell, 5843); 2. ca 1165 marïer richement (Benoît de Ste-Maure, Troie, 17790 ds T.-L., s.v. marïer). Dér. de riche*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 284. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 657, b) 412; xxes.: a) 268, b) 263.