| RICANEUR, -EUSE, adj. et subst. (Celui, celle) qui ricane. Ricaneur stupide. C'est un sot ricaneur, une impertinente ricaneuse (Ac. 1835-1935). De nouveaux invités ricaneurs la firent à nouveau regarder et parler toute seule (Proust,Temps retr., 1922, p. 952).V. assommant ex. 5.− [P. méton., en parlant du visage, d'une partie du visage] Visage ricaneur; bouche ricaneuse. Dressé, avec son corps de taureau vieillissant, il tourna vers la femme une gueule ricaneuse. « À la prochaine, mon chou!... » (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 447). − Au fig. Qui a le ton, l'esprit d'un ricanement. Joie ricaneuse; mépris ricaneur. M. Hervouët n'avait jamais passé pour un de ces excentriques sur lesquels un bourg étend sa protection un peu ricaneuse (Colette,Képi, 1943, p. 158). REM. Ricanier, -ière, adj.,synon. de ricaneur, -euse.[Renan] couvrait de compliments effrayants le moindre abruti à portefeuille dont Lockroy, trembloteur et ricanier, lui mâchonnait le nom à l'oreille (L. Daudet,Dev. douleur, 1931, p. 128). Prononc. et Orth.: [ʀikanœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Subst. 1555 « celui qui ricane » (Billon, Le fort inexpugnable de l'honneur du sexe féminin, 148a ds Rom. Forsch. t. 32 1913, p. 154); 2. adj. a) 1679 « qui ricane » (Mmede Sévigné, Lettre du 6 oct. ds Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 695); b) 1761 ton ricanneur (Chevrier, Le Colporteur, p. 162); 1780 air ricanneur (Genlis, Le Vrai sage, I, 4 ds Théâtre à l'usage des jeunes personnes, t. 4, p. 287). Dér. de ricaner*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 31. Bbg. Gohin 1903, p. 233. |