| REZ, prép. Vieilli A. − Tout contre; à, au ras de; au niveau de. Le comte d'Huntingdon, demeuré sur la flotte (...) avoit ordre de suivre rez les côtes le mouvement des troupes (Chateaubr.,Ét. ou Disc. hist., t. 4, 1831, p. 53).L'équipage s'était arrêté, selon la consigne, dans une ruelle, rez les arènes, à côté, tout à côté de la petite entrée des lutteurs (Cladel,Ompdrailles, 1879, p. 101). − Rez-terre; rez pied, rez terre. À ras de terre, au niveau du sol. Brusquement il s'arrête, s'agenouille et se penche rez-terre sur un large puits (Borel,Champavert, 1833, p. 207).[Dans une métaph.] N'allons donc pas nous troubler la cervelle des labyrinthes d'un édifice que nous mettons rez pied, rez terre (Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 590). ♦ SYLVIC. Coupe rez-terre. La souche devra (...) être recépée rez-terre pour faciliter l'affranchissement des rejets (Cochet,Bois, 1963, p. 130). B. − Loc. prép. Rez de; à, au rez de. Même sens. Au rez du plancher. Comme je m'avançais incessamment, le guide me saisit par le bras; il m'arrêta au rez même de l'eau, qui passait avec la vélocité d'une flèche (Chateaubr.,Mém.t. 1, 1848, p. 304).Nous ne taillerons jamais [le rosier] rez de l'œil (il périrait) mais toujours un centimètre au-dessus (Gressent,Créat. parcs et jardins, 1891, p. 603). REM. Rez-de-, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst. masc.; le 2eélém. est un subst.V. rez-de-chaussée, rez-de-jardin et aussia) Rez-de-sol Le choix architectural est celui d'une rotonde qui tire parti de la dénivellation par la décomposition suivante des niveaux: un rez-de-sol, adossé au terrain sur trois de ses côtés (Bâtir, juin 1972, p. 10 ds Clé Mots). b) Rez-de-métro. Le centre commercial est tout moquette, chrome et altuglass: une musique douce diffusée en permanence achève d'abrutir le consommateur et de le pousser sournoisement de « rez-de-métro » en « rez-de-terrasse » vers une succession de magasins de luxe (Femme pratique, janv. 1974ds Gilb. 1980). c) Rez-de-terrasse. V. Femme pratique, loc. cit. Prononc. et Orth.: [ʀe]. Ds Littré et Rob. indication de valeur [ʀ
ε]. Ac. 1694-1740: raiz, rez; dep. 1762: rez. Étymol. et Hist. Ca 1170 res a res « tout contre, au niveau de » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 936: res a res de la coisfe blanche); 1176-81 a res de (Id., Chevalier Lion, éd. M. Roques, 950: a res del dos); ca 1245 rès « au ras de » (Philippe Mousket, Chron., éd. Reiffenberg, 4929: lor lances rès tière copèrent). De l'adj. a. fr. res « rempli à ras bords », issu du lat. rasus, part. passé de radere « raser; raboter; toucher en passant, effleurer » (cf. ras3, raser). Fréq. abs. littér.: 17. |