| REVENANT, -ANTE, part. prés., adj. et subst. I. − Part. prés. de revenir*. II. − Adj. et subst. (Personne, chose) qui revient. A. − Adj., littér., rare 1. [Corresp. à revenir I B] De nouveau le gaz se ravivait, et avec la lumière revenante, se remontrait une vie humaine sur les visages des spectateurs, tout à l'heure des visages de spectres (E. de Goncourt, Zemganno, 1879, p. 245). 2. [Corresp. à revenir II A] Dans la fatigue de ce manège sur place, dans l'ahurissement de cette promenade toujours allante et revenante, ses yeux (...) contemplaient stupidement les deux poupées macabres (E. de Goncourt, Élisa, 1877, p. 97). − [P. réf. aux âmes des défunts] . Les femmes de Berlin [dont Lawrence a fait le portrait] (...) ont un petit air revenant du XVIIIesiècle, qui séduit comme une apparition d'une mode morte (Goncourt, Journal, 1860, p. 794).Les physiologistes parlent quelquefois de types revenants. Ils entendent par ce mot des figures où revivent quelques traits des races de jadis, et qui surprennent comme des réapparitions de morts (Barrès, Pays Levant, t. 1, 1923, p. 148). 3. [Corresp. à revenir II C 2 f] Qui plaît. Elle était dodue, (...) la physionomie revenante, (...) la taille fort bien prise ([Leclair],Médit. hussard,1809,p. XXI). B. − Substantif 1. [Corresp. à revenir II A] Esprit d'un(e) défunt(e) censé revenir de l'autre monde pour se manifester aux vivants sous une apparence humaine. Une histoire de revenants. Elle vit distinctement les revenants qui remuaient dans les arbres (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 466).Le mess entier m'a accablé: les revenants de l'Irlande sont des faits scientifiques (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 147). 2. P. ext. Personne qui revient effectivement. Revenir ou mourir, cadavre ou revenant, Cadavre saint, revenant pire qu'un cadavre (...) Sous le drapeau troué, parbleu! de mille balles (Verlaine, Chair, 1943 [1896], p. 128).P. métaph. Fauchard, ruiné, fini, tel que le revenant du travail déshonoré et douloureux (Zola, Travail, t. 2, 1901, p. 18). 3. Fam. Personne qui revient après une longue absence et sans être attendue. On va revoir enfin (...), sire Fouettard (...). La salle entière, un instant interdite, allait d'une seule voix appeler le si cher revenant (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 158).Visite de Jeanne Dortzal, une revenante pour moi, que j'ai connue toute jeune, à ses débuts à Paris (Léautaud, Journal littér., 3, 1920, p. 321). Prononc. et Orth.: [ʀ
əvnɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ac. 1694-1878 au masc. et au fém.; 1935 au masc. Étymol. et Hist. 1. 1690 les revenants de grands voyages (Fur.); 2. [1690 esprits revenants (ibid.)] 1718 il a peur des revenants (Ac.). Part. prés. subst. de revenir*. Fréq. abs. littér.: 2 301. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 563, b) 4 262; xxes.: a) 3 498, b) 2 356. Bbg. Ranft 1908, p. 156. |