| RETRAVAILLER, verbe A. − 1. Empl. trans. Reprendre un ouvrage pour le modifier, l'améliorer. Retravailler un tableau, une œuvre musicale. Comme l'ours, je lèche en ce moment les Scènes de la Vie privée et la Physiologie du mariage; puis je retravaillerai les Contes philosophiques (Balzac, Lettres Étr., t. 1, 1833, p. 7).Toute spontanéité, tout élan, tout ce qui fait qu'un roman ou qu'une pièce vivent et respirent, voilà ce qu'on assassine en retravaillant certains textes (Green, Journal, 1954, p. 238).V. gâter ex. 3. 2. Empl. trans. indir. Consacrer de nouveau son activité à quelque chose. Je vais, dès que j'aurai plumes et encre, retravailler à Bonheur (Verlaine, Corresp., t. 2, 1887, p. 87). B. − Empl. intrans. Se remettre à un travail, reprendre le travail ou retrouver du travail après une interruption. Pauvre Marie! Il lui faut retravailler pour l'examen d'octobre... (Colette, Cl. école, 1900, p. 249).Je me suis remis au piano, que je n'avais pas rouvert depuis trois mois (...). Il m'a suffi de retravailler quelques heures pour me remémorer tous les préludes et fugues du Clavecin que j'avais appris (Gide, Journal, 1930, p. 978). REM. 1. Retravaillage, retravaillement, subst. masc.Retravaillage, retravaillement + compl. de n. Action de reprendre, de modifier quelque chose. Les heures sans repos passées au remaniement, au retravaillement, à la recorrection d'un morceau, (...) ces efforts et ces dépenses de cervelle vers une perfection faisant rendre à la langue française tout ce qu'elle pouvait rendre et au delà (Goncourt, Journal, 1870, p. 571).Le retravaillage de Sophie Arnould (Goncourt, Journal, 1884, p. 402). 2. Retravail, subst. masc.a) Synon. de retravaillage.Ce n'est qu'un premier jet et (...) la qualité de la chose ne peut être obtenue que par le retravail, le retravail (Goncourt, Journal, 1891, p. 132).b) Action de se remettre au travail. Déjeuner à sept heures, puis travail jusqu'à midi; alors, le second déjeuner, suivi d'une récréation (...); et là-dessus, retravail jusqu'à sept heures (Goncourt, Journal, 1896, p. 974). Prononc. et Orth.: [ʀ
ətʀavaje], (il) retravaille [-vaj]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1176 soi retravaillier de (+ inf.) « s'efforcer de son côté » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 2874); 2. a) verbe trans. indir. 1689 « travailler de nouveau à quelque chose » (Mmede Sévigné, Lettre du 28 févr. ds Lettres, éd. Monmerqué, t. 8, p. 492); b) verbe trans. 1733 « soumettre (quelque chose) à un nouveau travail » (Voltaire, Lettre à M. de Cideville du 29 mai ds Corresp., éd. Condorcet, t. 1, p. 346). Formé de re-* et de travailler*. Fréq. abs. littér.: 51. Bbg. Quem. DDL t. 30. |