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RETENIR, verbe
I. − Empl. trans.
A. − Empêcher un mouvement d'éloignement, contrarier un élan.
1. Empêcher (quelque chose) de s'écarter, de s'éloigner, de tomber, en tenant, en tirant vers soi ou en bloquant.
a) [Le suj. désigne une pers.] Retenir ses cheveux avec une barrette; retenir la porte à deux mains. Elle a croisé les doigts et retient un de ses genoux dans ses mains (Sartre, Nausée, 1938, p. 181):
1. La navigation par éclusées qui consiste à retenir les eaux dans les parties hautes des vallées pour les lâcher périodiquement, de façon à constituer un flot qui entraîne un convoi de bateaux (...) a disparu. Bourde, Trav. publ., 1929, p. 334.
P. métaph. On aura beau dire: sans la musique enregistrée, quelle eût été notre souffrance de ne pouvoir retenir au passage la plainte insaisissable! Quand le rejouera-t-on à Paris, ce quintette? (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 129).
b) [Le suj. désigne la chose qui retient] Julien, animé dans ce moment d'une force surhumaine, tordit un des chaînons de la chaîne qui retenait l'échelle (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 358).L'étranglement retient un tampon de coton imbibé d'eau physiologique supportant un organe vivant (Camefort, Gama, Sc. nat., 1960, p. 157).
Au fig. Attirer, fixer. Retenir l'intérêt. Il paraissait insignifiant, rien dans sa personne ne retenait le regard (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p. 17).Une certaine carte retint mon attention (Sartre, Mots, 1964, p. 193).
2. Freiner (l'élan, la course d'un animal, d'un attelage). Il retint un peu son cheval et ses regards cherchaient la jeune femme entre les volets rapprochés (Mauriac, Baiser Lépreux, 1922, p. 190).
Au fig. Contenir. Les justes bornes dans lesquelles le luxe doit être retenu (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 257).
Retenir sa langue. S'abstenir de trop parler. Alphonsine, vexée, pensa à lui demander: − C'est-il là, fend-le-vent, que t'as fait ton apprentissage pour si ben savoir retenir ta langue (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 47).
Retenir son souffle*, var., retenir son haleine. Toutes les bouches retenaient leur haleine, comme si elles eussent craint d'ajouter le moindre souffle au vent qui secouait les deux misérables (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 450).
MUS. [En parlant de l'émission d'un son, de l'exécution d'un morceau, d'un air] Dans la prononciation de cette lettre [g] le sifflement produit par le ton de la voix est d'abord retenu dans la bouche et poussé ensuite au dehors par une très petite ouverture (La Madelaine, Chant, 1852, p. 168).Empl. abs. Cette réalisation [d'un fragment de fugue cité par l'auteur] (...) demande à être jouée avec douceur et en retenant imperceptiblement (Koechlin, Écrit. fugue, 1933, p. 103).
3. Empêcher la manifestation extérieure d'une émotion. Synon. contenir, réprimer.Retenir un geste de colère, un mouvement d'énervement; retenir un cri, un rire, un sourire. À la vue de cette humble habitation où rien n'était changé, Bernard ne put retenir son émotion (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 183).Il fit le compte de ce qu'il avait en poche, et ne put retenir une grimace (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 658).
Retenir ses larmes, ses sanglots. Ses paupières battirent sans pouvoir retenir une larme qui glissa jusqu'à son menton (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 77).
4. Empl. abs. [En parlant d'une femelle de mammifères] Devenir grosse après une saillie. Je m'occupe à faire saillir ici sept belles juments que j'enverrai chez moi si elles retiennent (Cl. Simon, Les Géorgiques, Paris, éd. de Minuit, 1981, p. 56).
B. − Retenir qqn
1.
a) Tenir quelqu'un pour l'empêcher de partir, de s'éloigner. Marthe, voulant retenir Eric. Mon fils! Mon fils! S'il allait s'exposer!... (Scribe, Bertrand, 1833, ii, 6, p. 159).Ils ne se savaient point guettés de la sorte, lui la retenait pour la baiser derrière l'oreille, tandis qu'elle recommençait à s'attarder sous les caresses (Zola, Germinal, 1885, p. 1245).
Faire rester près de soi. Puis, comme elle s'esquivait discrètement, il la retint d'un geste de la main (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 96).Il ne voit rien, mais il reste en arrière et retient Jaume par le bras (Giono, Colline, 1929, p. 93).
b) Empêcher, par force, quelqu'un de quitter un lieu, de se déplacer:
2. Il y aura dans chaque arrondissement, près du tribunal de première instance, une maison d'arrêt pour y retenir les prévenus; et, près de chaque cour d'assises, une maison de justice pour y retenir ceux contre lesquels il aura été rendu une ordonnance de prise de corps. Code instr. crim., 1808, art. 603, p. 789.
Retenir captif, prisonnier. Elle est entre nos mains, faible, isolée et gisante: nous pouvons d'ailleurs, à la moindre apparence suspecte, la retenir prisonnière jusqu'au jour de la délivrance (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 291).
[Le suj. désigne une cause] La fièvre me retint une semaine au lit (Musset, Confess. enf. s., 1836, p. 191).La cave [d'une pension anglaise] était célèbre. D'autres voluptés encore y retenaient mes compagnons (Blanche, Modèles, 1928, p. 217).Au passif. Être retenu par ses obligations.
c) Faire en sorte que quelqu'un reste auprès de soi, ne vous quitte pas. Synon. garder.Adrienne se gardait de m'attirer ou de me retenir. Ce n'est pas toujours par l'amour que la captation commence (Colette, Sido, 1929, p. 68).Et Richard ne l'avait pas arrêtée, il ne l'appelait pas. Il restait là, cloué. C'était Jeanne, pourtant. Jeanne. Il ne l'avait pas retenue: est-ce qu'on retient sa jeunesse? (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 230).
Retenir (qqn) à + inf.Elle me retenait à dîner, la soirée s'ensuivait par conséquent (Musset, Confess. enf. s., 1836, p. 272).
Je ne vous retiens pas! [Expr. par laquelle on congédie] Dieu ce que je suis fatigué! Je ne vous retiens pas, Mizzi, comme Henriette n'est pas là... (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 141).Rare. [Avec plus] Merckens: Vous me renvoyez? Judith: Je ne vous retiens plus. Merckens: Adieu, mademoiselle. Judith: Adieu, monsieur (Becque, Corbeaux, 1882, iv, 2, p. 221).
2. Empêcher quelqu'un de faire une chose qu'on juge inopportune. Synon. dissuader.Quelques-uns, des étourdis, le voyant qui s'en allait, avaient bien proposé de lui courir après; on les a retenus (Ramuz, Gde peur mont., 1926, p. 220).Rare, avec compl. de + inf.Retenir qqn de faire une bêtise. N'assoiffez pas qui vous voulez retenir de boire (Gide, Journal, 1943, p. 221).
P. iron. Retenez-moi, ou... [Exclamation par laquelle on feint de ne pouvoir se contenir] Les chefs s'agitent et se répandent en discours qui signifient, sommairement: « Retenez-moi, retenez-moi, ou je vais faire un malheur » (Duhamel, Refuges de la lecture, 1954, i ds Rob.).
[Le suj. désigne le motif, la cause] J'ai hésité à l'interroger et finalement je ne l'ai point fait. La crainte de le voir ajouter à un vol un mensonge, m'a retenue (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1156).Il avait une espèce de panique qui le retenait de toucher à cette loque vagissante (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 320).
Je ne sais pas ce qui me retient de... J'ai bien envie de... Sale frappe, va! Je ne sais pas ce qui me retient d'amocher ta large petite gueugueule en or! (Maran, Batouala, 1921, p. 97).
C. − Au fig.
1. Garder en mémoire. Retenir une expression, un air. Nous coucherons (...) à Blaye, dont les remparts sont de Vauban (si j'ai bien retenu ma leçon), à Blaye, patrie de Jauffré-Rudel (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 160).Empl. pronom. passif. Mallarmé de qui les vers se retiennent si aisément (Valéry, Variété III, 1936, p. 18).
Retenir que, ce que... Il ne faut pas parler tout haut!... Jamais!... Et autant que possible, il ne faut pas parler du tout... Retenez bien ça... (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 108).Voyez-vous, Mademoiselle Céleste, un jeune prêtre comme moi, dans son premier contact avec une nouvelle paroisse, doit être très discret, très prudent (...). Retenez aussi que j'appartiens à un autre diocèse (Bernanos, Crime, 1935, p. 737).
Fam. Je la retiens, celle-là! [Expr. soulignant le caractère saugrenu d'une assertion] Le général: (...) avant de parler écus, ne doivent-ils pas vous faire la cour [vos prétendants]? Nina: La cour?... Ah! je la retiens, celle-là... (Villars, Précieuses du jour, 1866, p. 21).
Fam. Je te (vous/le/les) retiens! [Formule par laquelle on signifie à qqn qu'il a dépassé certaines bornes] Brotonneau: − Je le retiens, cet Honoré! Louise: − Qu'est-ce qu'il y a? (Flers, Caillavet, M. Brotonneau, 1923, iii, 3, p. 20).
ARITHM. Faire une retenue. Supposons que nous ayons à multiplier 372 par 465. (...) nous écrivons 465 au-dessous de 372 et procédons comme il suit: 5 fois 2 font 10, je pose 0 et je retiens 1, 5 fois 7 font 35, 35 et 1 font 36, je pose 6 et je retiens 3, 5 fois 3 font 15, 15 et 3 font 18, je pose 8 et je retiens 1 (Berkeley, Cerveaux géants, 1957, p. 242).
2. Conserver, après un examen critique, après une sélection. Retenir une candidature, un témoignage. Voici terminée notre exploration sur les finances communales. Il resterait beaucoup de choses à voir, il y aurait encore bien à dire. Nous avons voulu retenir l'essentiel, indiquant ce qui nous est apparu le plus important au cours de notre propre expérience (Fonteneau, Cons. munic., 1965, p. 102).
3. Garder une partie d'une somme due, d'un traitement, etc. Synon. opérer une retenue*.Il lui serait retenu mille livres sur son traitement (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 184).
4. Ne pas mettre en circulation, ne pas rendre public. Retenir des informations, un rapport. Crois ce que tu veux; peut-être suis-je lasse de retenir ce secret, peut-être le remords? (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 111).
5. Demander à l'avance la disposition d'un service. Synon. réserver.Retenir une chambre, une place de théâtre. Elle avait retenu tout un étage à l'Auberge de Guillaume pour s'assurer un silence relatif (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 225).
Retenir qqn.S'assurer de la disponibilité de quelqu'un, l'engager à l'avance. Voilà-t-il pas une belle affaire que leur bal? Si vous êtes curieux de savoir ce qui s'y passe, je vous le dirai, moi; on m'a retenue pour être au vestiaire (Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p. 71).
6. DR. Garder contre quelqu'un un chef d'accusation. On n'a rien retenu contre lui. Mais peut-être n'aura-t-elle rien dit, on ne pourra retenir contre lui que le fait de nous connaître, elle aura eu pitié... (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 256).
Retenir une cause. Se juger compétent pour un procès; maintenir ce procès au rôle pour le juger de suite (d'apr. Lar. encyclop.; dict. xixeet xxes.).
II. − Empl. pronom. réfl.
A. − Se retenir à.Se tenir à quelque chose de fixe pour ne pas tomber, ne pas être entraîné. Synon. se raccrocher.On pose les pieds au petit bonheur: on fait des faux pas, on se retient aux parois (Barbusse, Feu, 1916, p. 182).Elle se cabra. Il dut se retenir au pommeau de la selle (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 416).
B. −
1. Se retenir de + inf.Ne pas exécuter ce qu'on a envie de faire. Synon. s'empêcher de, s'abstenir de.Des femmes, tout en tâchant d'offrir leur meilleur sourire, ne se retenaient pas de sangloter, et enfonçaient leur bouche dans leur mouchoir (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 93).
Rem. En raison de la valeur nég. inhérente de se retenir, la nég. du régime inf. est exclue. La nég. est possible en recourant à la prép. pour. Enfin, il quitta le banc, se retenant pour ne pas fuir de toute la longueur de ses grandes jambes, s'éloignant pas à pas (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 630). Lui aussi se retenait pour ne pas rire (Vailland, op. cit., p. 46).
[Le verbe compl. de se retenir n'est pas exprimé mais il figure dans le cont.] On bâillait de faim, les hommes surtout, sans se retenir (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 163).Elle a une telle intensité de caractère que l'on a envie d'éclater en sanglots, mais on se retient (Jouve, Scène capit., 1935, p. 77).
2. Empl. abs.
a) Ne pas se livrer, ne pas se libérer. Décidément, Mérimée se retient trop; il est trop exempt par système: il l'est, à la longue, devenu par nature (Sainte-Beuve, Poisons, 1869, p. 101).
b) P. euphém. Différer de satisfaire un besoin naturel. L'enfant découvre le plaisir de « se retenir » mais y renonce pour faire à sa mère le plaisir d'aller régulièrement à la selle (Delay, Psychol. méd., 1953, p. 157).
Prononc. et Orth.: [ʀ ətni:ʀ], (il) retient [ʀ ətjε ̃]. Barbeau-Rodhe 1930: se retenir [sə ʀtəni:ʀ], [sʀ ətni:ʀ]. Et aussi je retiens [ʒ ə ʀtjε ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. ca 1050 « garder pour soi une partie de ce qu'on a reçu » (Alexis, éd. Chr. Storey, 99); 2. 3equart xiiies. « garder à part, conserver (un chiffre) pour la suite du calcul » (Comput, ms. Bibl. Nat. fr. 7929 [actuellement 2021] f o9 ds Littré); 3. a) 1546 « recevoir et conserver (un trait caractéristique, ici, le nom) » (Rabelais, Tiers Livre, L, éd. M. A. Screech, p. 334, l. 70); b) 1588 « conserver, garder (un trait, une habitude, une tradition) » (Montaigne, Essais, III, 8, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 922); 4. 1585 « prélever (une partie d'une somme) » (Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. 1, p. 317). B. Trans. 1. ca 1050 « réserver, garder (pour quelqu'un) » (Alexis, éd. Chr. Storey, 407); 2. fin xives. « réserver, garder ou faire garder pour mettre à la disposition de quelqu'un » (Froissart, Chron., éd. G. Raynaud, t. 9, p. 191); 3. 1694 retenir une datte (Ac.). C. Trans. 1. a) ca 1100 « prendre et garder auprès de soi à son service » (Roland, éd. J. Bédier, 789); b) ca 1315-17 « engager, louer » (ici, des marins) (Assises Jérusalem, éd. H. L. Zeller, 28 R.r. 27); 2. a) ca 1100 « ne pas laisser partir, faire prisonnier » (Roland, éd. J. Bédier, 3948); b) 1656 « maintenir (dans une disposition, un état), ne pas permettre de s'écarter, de sortir de » (Pascal, Pensées, Œuvres compl., éd. L. Lafuma, Seuil, 451-620, p. 559); 3. a) 1155 « garder près de soi, faire rester, inviter » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 6658-59 ds T.-L.); 1548 retenir à souper (Du Fail, Baliverneries ou contes nouveaux, op. cit., t. 1, p. 160); b) 1667 je ne te retiens plus « va-t-en » (Racine, Andromaque, IV, 5). D. Trans. 1. déb. xiies. « maintenir, tenir pour empêcher l'action de » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1731 ds T.-L.); 2. a) xiiies. « empêcher la dégradation de, maintenir en bon état » (Les Lorrains, ms. Berne 113, f o38c ds Gdf.); b) 1690 « maintenir pour empêcher la chute de, fixer » (Fur.); 3. a) ca 1225 « ne pas laisser aller (un aliment, un liquide) » ici « garder en son corps » (Pean Gatineau, St Martin, 6375-6378 ds T.-L.); b) 1691 retenir le temps (Mmede Sévigné, Lettres, éd. Monmerqué, t. 10, p. 31); 4. a) ca 1485 retenir de « empêcher de » (Mistère Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 3160); b) 1538 retenir que « empêcher que » (Est., p. 632); 5. a) 1538 « réprimer, empêcher (quelqu'un) de s'emporter ou de fauter » (ibid., s.v. contineo et reprimo); b) 1538 retenir son haleine, ses larmes (ibid., s.v. comprimo et contineo); 1553 retenir sa langue (Bible, Imprimerie Jean Gérard, Sapience, I, p. 26); 6. a) 1694 absol. « freiner, empêcher la voiture d'aller trop vite » (Ac.); b) 1762 manège « ne pas vouloir se porter librement en avant » (Ac.). E. Pronom. 1. déb. XIIes. « s'empêcher de, s'abstenir de » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 648 ds T.-L.); 1726 se retenir « réprimer un besoin, une envie (ici, de rire) » (Lesage, Le Diable boiteux, p. 338); 2. 1538 absol. « se contenir » (Est., s.v. cohibeo). F. Pronom. ca 1130 « s'accrocher, se maintenir pour ne pas tomber » (Gormont et Isembart, éd. A. Bayot, 400). G. Trans. 1. ca 1165 « mettre et garder dans sa mémoire, ne pas oublier » (Troie, 28 ds T.-L.); 2. a) fin xives. « considérer, noter » (Froissart, Chron., éd. S. Luce, t. 4, p. 176); 1545 retenir les péchez (Calvin, Institution, IV, VI, 3, éd. J.-D. Benoit, t. 4, p. 108); 1690 retenir une cause (Fur.); b) 1866 (Villars, loc. cit.). H. Trans. 1174-76 « garder par devers soi ce qui appartient à autrui » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 2668). I. 1311 « concevoir, en parlant des humains » (De la Houce, ms. Turin ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 2, p. 2); 1678 en parlant des chevaux (Guillet, 1repart., p. 200). J. Adj. retenu 1538 (Est., s.v. retineo); 1559 « circonspect, sage » (Amyot, Vie des hommes illustres, Périclès, XIV ds Littré). K. 1718 « tenir à nouveau » (Le Roux, p. 451). L. 1874 « susciter l'intérêt de, être l'objet de » retenir l'attention (Mallarmé, Dern. mode, p. 807). Du lat. retinere « retenir, arrêter, contenir ». Fréq. abs. littér.: 7 601. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 223, b) 9 724; xxes.: a) 10 453, b) 12 958. Bbg. Brademann (K.). Die Bezeichnungen für den Begriff des « Erinnerns » im Alt- und Mittelfranzösischen. Tübingen, 1979, pp. 276-290.