| RESSEMELER, verbe trans. Changer la semelle usée d'une chaussure. Ressemeler des bottines, des sandales. Je n'ai pas encore vu la Reine, qui, paraît-il, ainsi que le Roi en sont réduits à une espèce de misère, au point d'accepter que leurs chaussures soient ressemelées (Villiers de L'I.-A., Corresp., 1888, p. 217).Il ressemelle des brodequins et rapetasse les vieilles galoches (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p. 1071).P. anal. La portière, qui est en train de ressemeler des bas, répond d'un air sec à son locataire (Kock, Compagn. Truffe, 1861, p. 175).P. métaph. Tu m'aideras à boucher les trous du plan [de Saint Antoine], à torcher les phrases merdeuses, et à ressemeler les périodes mollasses, qui bâillent par le milieu comme une botte décousue (Flaub., Corresp., 1856, p. 115).Prononc. et Orth.: [ʀ
əsəmle], (il) ressemelle [ʀ
əsmεl]. Barbeau-Rodhe 1930: je ressemelle [ʒ
ə
ʀsəmεl], [ʒ
ʀ
əsmεl]; Warn. 1968: nous ressemelons [nuʀsəmlɔ
̃], etc. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1423 rasameler (doc. de Tournai ds Gdf. Compl.); 1552 resemeler (Journal de la dépense faite pendant le mois de décembre 1552 par Françoise de Brézé et son train, éd. A. Legrelle, p. 153). Formé de re-* et de semelle*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 14. DÉR. Ressemeleur, subst. masc.Personne qui ressemelle. Synon. rare de cordonnier.Ressemeleur de chaussures (Mét. 1955). P. métaph. Tous [ces exposants] rabibochent des bâtisses vermoulues ou recopient, mot à mot, les types déjà conçus des villas ou des casernes; aucun n'essaie de marcher dans ses propres bottes; je ne m'occuperai donc pas des châssis de ces ressemeleurs (Huysmans, Art mod., 1883, p. 236).− [ʀ
əsəmlœ:ʀ]. − 1resattest. 1797 artiste resemeleur (Feuilleton des spectacles, Suppl. à la Quotidienne, 1erpluviôse an V-20 janv., pp. 2-3 ds Quem. DDL t. 13), 1839 ressemeleur subst. (Flaub., Corresp., p. 48); de ressemeler, suff. -eur2*. |