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RESCOUSSE, subst. fém.
I. − Vx. Reprise d'une personne ou d'une chose enlevée de force. Rescousse des prisonniers. On prenait, on perdait des villes, on faisait des escarmouches et des rescousses; on n'assignait point de bataille aux ennemis (A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 72).
DR. MAR. Reprise à l'ennemi d'un bâtiment ou des autres biens qu'il a pris. L'armateur auquel on rend son navire doit payer le tiers de sa valeur comme droit de rescousse (Quillet1965).
II.
A. − Rare. Aide, renfort. L'administrateur Albiot déclare le péril, mais ne refuse pas mon gingembre et me promet la rescousse de son aileron (Bloy, Journal, 1894, p. 109).
B. − À la rescousse
1. Interj. Cri par lequel un chevalier demandait le secours de ses compagnons. Vous avez délivré Milan, Milan a fait feu sur vous; Gênes a pris les armes pour renverser votre trône. Alors vous avez crié: « À la rescousse! » comme les chevaliers et comme Amadis De Gaule avec Galaor et Esplandian, quand vous avez chargé les hussards de Hongrie (Vigny, Journal poète, 1848, p. 1268).
2. Loc. adv. [Avec les verbes accourir, aller, appeler, venir, etc.] Au secours, à l'aide, en renfort. Il alla même, pour me mieux convaincre, jusqu'à appeler Vidal de La Blache à la rescousse (L. Febvre, J. Sion, A. Demangeon, [1941] ds Combats, 1953, p. 379).Tout s'écroule, avec des hurlements, et bientôt, avec l'aide des filles plus âgées venues à la rescousse, on ne joue plus qu'à faire des édifices qui s'écroulent (Jeux et sports, 1967, p. 95).
REM.
Recousse, subst. fém.,synon. de rescousse (supra I).La fête delle Marie (des Maries) rappelait les fiançailles, l'enlèvement et la recousse de douze jeunes filles, lorsqu'en 944 elles furent ravies par des pirates de Trieste, et délivrées par leurs parents de Venise (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 397).
Prononc. et Orth.: [ʀ εskus]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1155 rescusse « action de reprendre une personne ou une chose enlevée par force » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 12021: Romein curent a la rescusse); ca 1160 rescosse (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 5873: a la rescosse sa gent corent); b) fin xives. exclam. à la rescousse! « au secours! à l'aide! » (Froissart, Chron., éd. S. Luce, t. 4, p. 76: Mauni, Mauni, à la rescousse!); repris en 1828 (Mérimée, Jaquerie, p. 60: d'Apremont à la rescousse!); 2. 1702 dr. mar. recousse (N. Aubin, Dict. de mar., s.v. recoux: Faire la recousse d'un navire). Part. passé fém. subst. de l'a. fr. et m. fr. rescourre « arracher; délivrer, reprendre (en particulier une personne ou une chose qui a été enlevée par force) », dér. au moyen du préf. r- (re-*) de l'a. fr. et m. fr. escourre « secouer, agiter; faire tomber ou partir en secouant; arracher, enlever », du lat. excutere « faire sortir ou tomber en secouant; arracher; chasser; secouer ». Du xvies. au déb. du xixes. a été en usage la var. recousse, due à l'infl. du verbe recourir; la forme rescousse a été remise en honneur par qq. aut. imitant l'anc. lang. (Mérimée, Dumas, Hugo). Fréq. abs. littér.: 73.