| REPÉRAGE, subst. masc. A. − Action de repérer, de mettre des repères. S'intéressant au pouvoir dispersif des différents verres, Fraunhofer vit dans ces raies un repérage précis des mesures (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 127).On peut effectuer le repérage de deux manières: mathématiquement, en prenant les coordonnées exactes des emplacements par rapport à des points précis; plus simplement en plantant au centre de chaque tampon une petite pointe sans tête qui traversera le papier sans dommage (Bonnel-Tassan1966, p. 152). − En partic. Ensemble des procédés, des techniques qui permettent d'assembler, de raccorder des pièces, d'effectuer des mesures, de situer les éléments d'un ensemble. Le poinçon d'une poinçonneuse porte quelquefois un téton permettant de mieux centrer le trou, sur le coup de pointeau servant au repérage (Croneau,Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 70). ♦ IMPR., LITHOGR. Action de placer une marque, un repère sur chacune des planches employées pour des impressions successives de manière à ce que l'épreuve finale soit nette; ensemble des procédés utilisés à cette fin. Pour obtenir le repérage, on fait un report du dessin primitif en noir sur chaque planche de couleur: on tire des épreuves du dessin, et on les reporte par pression sur les autres planches avant que l'encre grasse ne soit sèche (Arts et litt., 1935, p. 28-16). B. − Action de repérer, de détecter dans l'espace ou le temps, un lieu, un élément précis. Le repérage à la verticale, facile de jour [en avion] (...) peut devenir délicat la nuit ou par temps bouché (A.-B. Duval, Hébrard, Nav. aér., 1928, p. 72).Ce genre d'appareil était déjà utilisé depuis longtemps pour connaître la profondeur de l'eau, et c'est également sur son principe que l'on avait basé le repérage en profondeur des bancs de poissons (Le Masson,Mar., 1951, p. 120). − CIN., AUDIO-VISUEL. [Dans les techn. de prise de vue] Action d'explorer, de déterminer l'emplacement des lieux nécessaires aux prises de vue extérieures d'un film, d'un reportage. Il aurait fallu plus de temps pour revoir le scénario, accumuler des hypothèses de travail, préparer les scènes en détails, faire un repérage très poussé (La R. du cin., Image et son, mars 1972, n o258, p. 87). C. − Au fig. 1. Action de reconnaître, de situer un phénomène, un fait dans un ensemble, un ordre, une chronologie. Leurs efforts, au mieux, ne sont, en une forme maladroitement et à contre-temps « normative », qu'un repérage vague et approximatif de l'effet de domination dont nous souhaiterions avoir prouvé qu'il est utilement soumis à une analyse impartiale (Perroux,Écon. XXes., 1964, p. 81).On trouve les phrases utiles grâce au repérage de « certains mots revenant souvent dans diverses relations réciproques » (Coyaud,Introd. ét. lang. docum., 1966, p. 73). 2. Fait de trouver, de détecter un phénomène, un élément abstrait dans une œuvre, une continuité, une réflexion. Si la grâce ne peut être réellement pensée que comme impensable, cela veut dire qu'il n'y a pas de repérage possible pour moi de l'état spirituel qui peut être actuellement le mien (G. Marcel,Journal, 1914, p. 61).Le surréalisme au contraire, après Rimbaud, a voulu trouver dans la démence et la subversion une règle de construction. Rimbaud, par son œuvre et seulement par elle, avait indiqué la voie, mais à la manière fulgurante dont l'orage révèle l'orée d'un chemin. Le surréalisme a creusé ce chemin et en a codifié le repérage (Camus,Homme rév., 1951, p. 107). Prononc. et Orth.: [ʀ(ə)peʀa:ʒ], [-pε-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1845 technol. (Besch.: Repérage. Manière d'indiquer l'endroit où les dessins des papiers peints doivent se réunir); b) 1901 « action de reconnaître avec précision (un lieu) » (Maeterl., Vie abeilles, p. 171); 2. 1916 « recherche, investigation » (Gohier, Journ. cité ds Esn. Poilu, p. 18: la découverte et le châtiment du coupable subalterne importent moins que le repérage de ses complices, de ses protecteurs plus haut placés). Dér. de repérer*; suff. -age*. Fréq. abs. littér.: 23. Bbg. Uren (O.). Le Vocab. du cin. fr. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 217. |