| REPLOYER, verbe trans. Vieilli ou littér. Synon. de replier.A. − [Corresp. à replier A] La lettre n'était pas reployée entièrement, mais négligemment froissée (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 29).Nous aidions Cécile à reployer son lit, ou, plutôt, nous nous hâtions de le reployer sans elle, car Cécile, avec raison, ménageait ses précieuses mains (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 53).Empl. pronom. réfl. La chaîne sifflante un instant tordue au-dessus de sa tête, venait le mordre au flanc, et s'y reployait comme une vipère (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 149). B. − [Corresp. à replier B] Leurs ongles [des paresseux] sont naturellement reployés sous les doigts, et l'animal est obligé de les étendre par le moyen des muscles extenseurs (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 495).Empl. pronom. à valeur passive. Leurs ailes [des scarabées], semblables à la plus fine gaze, sont renfermées sous des étuis où elles se reploient avec un art admirable (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 151). − Au fig. Tout nous est mesuré, l'air, l'espace, l'élan. Tout travaille froidement à nous reployer sur nous-mêmes (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 109).Empl. pronom. réfl. La seule différence [entre l'instinct et l'intelligence] est que l'une peut parfois s'arrêter, se reployer sur elle-même, prendre conscience, se rendre compte du point où elle se trouve, au lieu que l'autre va tout droit et aveuglément devant soi (Maeterl., Vie termites, 1926, p. 195). C. − [Corresp. à replier C] Il ordonna sur-le-champ à Masséna de reployer, dans la nuit, toutes ses troupes sur Vérone (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 560). Prononc. et Orth.: [ʀ
əplwaje], (il) reploie [-plwa]. Att. ds Ac. dep. 1878. Conjug. v. aboyer. Étymol. et Hist. a) Ca 1195 « se recourber » (Ambroise, Guerre sainte, 1219 ds T.-L.); b) ca 1200 « recourber » (Raimbert de Paris, Ogier le Danois, 8555, ibid.); c) fin xiiies. « plier à nouveau » (Chastelain de Couci, éd. M. Delbouille, 3222). Dér. de ployer*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 65. DÉR. Reploiement, subst. masc.Synon. de repliement.a) [Corresp. à repliement A] Voyez-vous ce reploiement d'ailes subit, ce frémissement d'une âme qui se voile et veut se retirer? (Baudel., Curios. esthét., 1855, p. 169).Par suite du reploiement en avant de l'extrémité céphalique [de l'embryon] (...) les rudiments cardiaques se rapprochent (G. Gérard, Anat. hum., 1912, p. 248).b) Au fig. [Corresp. à repliement B] Il y avait dans ces prunelles une espèce d'inexplicable reploiement de l'être, presque une honte, comme une peur de montrer la souffrance intime (Bourget, Disciple, 1889, p. 225).Un reploiement douloureux du cœur, une sensibilité des nerfs qui s'éloignait même d'un ami, retint Albert enfermé chez lui durant trois semaines (Chardonne, Épithal., Paris, Albin Michel, 1951 [1921], p. 65).Psychol. Reploiement sur soi. ,,Attitude du sujet qui s'enferme dans l'univers secret de ses désirs et de ses rêves`` (Moor 1966). − [ʀ
əplwamɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. − 1resattest. ca 1200 « état de ce qui se replie sur soi-même (au fig.) » (Moralités sur Job, 325, 9 ds T.-L.), 1611 « repli » (Cotgr.); de reployer, suff. -ment1*. − Fréq. abs. littér.: 19. |