| REPEUPLER, verbe trans. A. − Peupler de nouveau avec une population susceptible de se reproduire. Les premiers hommes qui repeuplèrent le monde après la grande catastrophe, eurent besoin de secours extraordinaires (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 96).Ça n'est pas moi qui leur reprocherai de repeupler la France (Bourget, Sens mort, 1915, p. 183). − P. anal. Créer une nouvelle population, augmenter les effectifs. Le premier acte de notre nouveau ministère a été de lancer dans la chambre des pairs soixante nouveaux membres. Il était temps, en effet, de repeupler quelque peu la salle du Luxembourg (Mussetds R. des Deux Mondes, 1832, p. 238).Repeupler de bénédictines l'ancienne maison de Flavigny, qui devint rapidement (...) le plus prospère pensionnat de jeunes filles (Barrès, Colline insp., 1913, p. 92).Empl. pronom. Les cités sont debout: les marchés se repeuplent: les boutiques se rouvrent (Constant, Esprit conquête, 1813, p. 168). B. − Protéger la reproduction; mettre à nouveau des animaux dans. Vingt couples de cerfs arrivèrent, destinés à repeupler les bois (Courier, Pamphlets pol., Disc. souscr. acquis. de Chambord, 1821, p. 85).Il voulait reprendre la tradition d'une partie des siens, le rôle noble et utile de terrien libéral et savant, refaire les forêts, repeupler les étables (R. Bazin, Blé, 1907, p. 37).Empl. pronom. Vous avez des fleuves et rivières qui se repeuplent, paraît-il, en écrevisses (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p. 46). C. − Planter à nouveau des végétaux. Survient-il une saison rude, des gelées prolongées, presque tous les plants sont détruits, et c'est à peine s'il reste assez de pieds pour repeupler tout ce qui a été gelé (Gressent, Potager mod., 1863, p. 594). Prononc. et Orth.: [ʀ
əpœple], (il) repeuple [-pœpl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 repopler « peupler de nouveau » (Graindor de Douai, Jerusalem, 7306 ds T.-L.); b) 1388 « regarnir une forêt » (Ord., VII, 774 ds Gdf. Compl.); 1636 « regarnir une rivière (d'animaux), un verger » (Monet); 2. ca 1280 fig. « remplir de nouveau (de joie) » (Adenet le Roi, Cleomades, éd. A. Henry, 15584). Dér. de peupler*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 68. DÉR. Repeuplement, subst. masc.Action de repeupler; résultat de cette action. a) [Corresp. à supra A] Après les dévastations en Allemagne, des guerres du XVIeau XVIIesiècle, le repeuplement s'est opéré par gros villages (Meynier, Paysages agraires, 1958, p. 154).b) [Corresp. à supra B] Ils devront aussi transporter à leurs frais, soit des alevins, soit des poissons adultes dans les parties des cours d'eau ayant besoin d'être repeuplées. Pour toutes ces opérations, ils se conformeront aux instructions pratiques sur le repeuplement des cours d'eau (Code pêch. fluv., 1875, p. 156).c) [Corresp. à supra C] La pineraie peut donc également disparaître facilement à la suite d'exploitations, si celles-ci ne sont pas suivies de repeuplements, protégés eux-mêmes contre les dégâts du gibier (Forêt fr., 1955, p. 35).− [ʀ
əpœpləmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. − 1reattest. 1559 (Amyot, tr. Diod., XII, 3 ds Hug.); de repeupler, suff. -ment1*. |