| RENTABLE, adj. A. − [En parlant de valeurs mobilières, d'une entreprise, d'une exploitation] Qui procure un bénéfice, un revenu satisfaisant par rapport au capital investi. [Les promoteurs] s'illusionnent sur les difficultés à vaincre, et en particulier sur l'importance des capitaux qu'il faudra investir avant de parvenir à la phase où l'entreprise sera rentable (Baudhuin, Crédit et banque, 1945, p. 189).On dit que les petites exploitations ne sont pas rentables. C'est vrai en général. Mais, chez nous, après la guerre, nous n'avions pas de grandes difficultés (Debatisse, Révol. silenc., 1963, p. 55). B. − P. ext. 1. [En parlant d'une technique, d'un matériel, d'une forme de gestion, de son exploitation] Dont la mise en place, l'utilisation assure ou augmente la rentabilité du système dans lequel il s'inscrit. De toutes les méthodes d'amélioration, celle qui est le plus rapidement rentable et le plus à la portée de tous les viticulteurs est la sélection (Levadoux, Vigne, 1961, p. 122).La conception et la mise en œuvre de nouveaux programmes qui ne seraient utilisés qu'un laps de temps très court n'est pas rentable (Funck, Moureauds B. Bibl. Fr., t. 11, 1968, p. 347). 2. [En parlant d'une pers.] Dont la compétence, le rendement est profitable pour la personne ou l'entreprise. L'intelligence de la personne n'implique pas seulement que l'on pousse à son approximation maxima la mesure et l'utilisation de l'individu rentable, mais que l'on aborde le plus déshérité et le plus déconcertant de tous du point de vue où il cesse entièrement d'être mesurable et utilisable (Mounier, Traité caract., 1946, p. 680). 3. Dans le lang. cour. Qui compense largement par les résultats qu'on en retire, l'investissement d'argent, de temps, de travail; qui procure un profit autre que financier. L'étudiant se prête volontiers à la transformation de tel ou tel cours en dialogue à bâtons rompus parce que ni l'encadrement ni l'organisation en place ne sont à même de lui imposer les travaux préparatoires ou les contrôles qui, seuls, rendraient cette formule scolairement rentable (Antoine, Passeron, Réforme Univ., 1966, p. 213): Du point de vue énergétique, par rapport à la production primaire, il est évidemment (...) moins « rentable » de consommer la matière vivante sous forme de thon, plutôt que sous une autre forme située à un échelon inférieur de la pyramide alimentaire.
J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p. 179. − P. anal., fam. Nous apprîmes par exemple qu'il y avait à l'Institut Catholique même, des catholiques totalitaires. − Voilà une mine d'or, dit Ricarda. Dans cinq ans, elle sera rentable. En attendant, s'ils font des petits, gardez-m'en (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 272). Prononc.: [ʀ
ɑ
̃tabl̥]. Étymol. et Hist. 1. 1290 a. pic. rentavle « qui rapporte une rente » (2eCart. d'Artois, Arch. mun. Lille ds Gdf.); 2. [fin xixes. d'apr. Dauzat 1938] 1932 (Lar. 20e: Rentable. adj. Susceptible de produire une rente, un revenu: Entreprise rentable). Dér. de rente*; suff. -able*. |