| RENGAINE, subst. fém. A. − Refrain populaire, connu de tous; chanson qui lasse à force d'être ressassée. Tout le répertoire de Thérésa, toutes les cascades des bouffes, les rengaines et les refrains du bas théâtre de nos jours, on n'entend que cela sortir à tout moment de la bouche du fils et de la fille de la famille! (Goncourt, Journal, 1866, p. 297).Ils chantaient à tue-tête la rengaine des journées d'août: Nous ne les reverrons plus C'est fini, ils sont foutus (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 16). B. − Formule, propos banal répété à satiété. Synon. scie.C'est toujours la même rengaine. Mais pourquoi aussi recommences-tu ta rengaine et viens-tu toujours prêcher le régime à un homme qui a la prétention de se croire en bonne santé? (Flaub., Corresp., 1852, p. 451).Je sais bien qu'on m'objectera cette vieille rengaine D'Augier: « Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse! » Hé bien, Robert a peut-être l'ivresse, mais il n'a vraiment pas fait preuve de goût dans le choix du flacon! (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 229). REM. Rengainard, -arde, subst.,rare. Personne qui reprend toujours la même rengaine. Oui, mon cher, c'est fini, fini, fini, des rengainards de la vieille école. Les mélodistes ont fait leur temps (Maupass., Mt-Oriol, 1887, p. 166). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɑ
̃gεn]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1680 subst. masc. « refus » (Rich.); 2. 1807 « vieille chanson que tout le monde sait et répète » et fig. c'est toujours la même rengaine (Michel (J.-F.) Expr. vic.). Déverbal de rengainer*. Fréq. abs. littér.: 97. Bbg. Quem. DDL t. 25. − Weil (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. de Philol. fr. 1932, t. 45, p. 36. |