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RENCOGNER, RENCOIGNER, verbe trans.
Familier
A. − Rencogner, rencoigner qqn ou qqc. (dans, contre, sur qqc.).Pousser, serrer quelqu'un ou quelque chose dans un coin. Synon. coincer.Rencogner, rencoigner qqn dans une embrasure, contre une porte. Or mes admirateurs (...) me rencognaient dans l'angle d'une fenêtre, et me commençaient une harangue (Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 428).Il y avait une haute armoire paysanne, non pas installée en belle place comme on fait d'ordinaire, mais rencognée de telle façon qu'elle avait pu permettre d'aligner à côté d'elle un buffet et une crédence (Giono,Roi sans divertiss., 1947, p. 164).
Loc. verb., vieilli. Rencogner ses larmes. ,,Faire effort pour ne pas pleurer`` (Littré).
P. métaph. ou au fig. Rencogner qqn dans sa timidité. La suite de la lecture me rencogne dans mon premier sentiment (Gide,Retour Tchad, 1928, p. 982).
B. − Empl. pronom. réfl. Se rencogner, se rencoigner (dans qqc., contre qqc. ou qqn).Se ramasser sur soi-même, se blottir pour se mettre en sûreté ou pour ne pas être aperçu ou dérangé. Se rencogner, se rencoigner contre un mur, contre une portière. Le plus petit se rencogna contre son frère et dit à demi-voix: − C'est noir (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 163).[Honoré] se sentait gauche et n'avait point d'assurance. Craintive, l'Anaïs se rencognait, se tassait dans l'angle de l'armoire, les bras collés au corps, les mains en flèche serrées entre ses cuisses (Aymé,Jument, 1933, p. 301).
Au fig. S'enfermer dans une attitude boudeuse. Je me refusais à jouer ce genre de comédie et me rencognais dans un silence hautain (Green,Journal, 1943, p. 29).Le psychologue, et surtout le métaphysicien (...) savent observer directement les caractères « renfermés ». Ils n'ont pas besoin qu'on leur décrive l'être renfrogné comme un être rencoigné (Bachelard,Poét. espace, 1957, p. 131).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑ ̃kɔ ɳe], [ʀ ɑ ̃kwaɳe], (il) rencogne [-kɔ ɳ], rencoigne [-kwaɳ]. Ac. dep. 1798: rencogner (id. ds Littré, Rob. 1985); rencogner, rencoigner ds Lar. Lang. fr. V. poignée. Étymol. et Hist. 1586 rencoigner « repousser (dans un coin) » (Variétés hist. et litt., Bibl. Elzév., 7, 154 ds Barb. Misc. t. 12, p. 276: Depuis [...] que les Anglois furent rencoignez en leur isle). Dér., à l'aide du préf. re-*, de encoignier littéral. « serrer dans un coin » (att. comme verbe pronom. au sens de « se jeter dans, s'enfoncer dans (les rangs de l'ennemi) », du xiiies. v. T.-L. et Gdf., à Crespin 1677, v. FEW t. 22, p. 1535b), lui-même dér., à l'aide du préf. en-*, de coignier « caler, bloquer » et « frapper », v. cogner (cf. spéc. cogner « acculer, repousser (les ennemis) », 1671-1715, FEW, loc. cit.), lui-même dér. de coin*. Fréq. abs. littér.: 56.