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REMPART, subst. masc.
A. −
1. FORTIF. Forte muraille de maçonnerie ou de pierres, levée de terre ou encore enceinte rasante composée de bastions et de courtines, surmontée d'un parapet, entourée d'un fossé percée de portes et de poternes, destinée à protéger le périmètre qu'elle entoure en le rendant inaccessible de l'extérieur. Faire le tour du rempart; abattre, élever des remparts; monter sur le rempart; fortifier une ville d'un rempart; les remparts d'une place forte, d'un château. Des villes dont on voit les clochers derrière les remparts garnis de canons (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 50):
Sur les quatre faces, les remparts [d'Aigues Mortes] montrent une maçonnerie pleine, sans accident, ouverte seulement d'étroites meurtrières pour l'archer qui guette. Hourticq, Hist. art,Fr., 1914, p. 93.
ARCHIT. MILIT. Massifs de terre en terrasses élevés derrière l'escarpe pour soutenir le parapet (d'apr. Chabat t. 2 1876; ds Bailly (R.) 1946, Bénac 1956).
P. anal. Paroi haute et infranchissable qui borde ou entoure quelque chose. Synon. mur, muraille, paroi.Au pied du rempart démesuré de la montagne, une petite lumière s'allume au ras de l'eau (Claudel, Repos 7ejour, 1901, iii, p. 860).Le chasse-neige a passé, il recrache la route et la projette au diable en deux geysers; les bas-côtés deviennent des remparts de deux mètres de haut (Morand, Eau sous ponts, 1954, p. 119).
2. Zone située près des remparts d'une ville ou qui en occupe la place. La promenade des remparts; une maison des remparts; avoir des rendez-vous dans tous les coins des remparts. [Ségovie] rappelle Tolède par sa position sur un promontoire, par ses remparts confondus avec les demeures humaines (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 224).Un de ces soirs prostrés de la canicule où nous cherchions de l'air sur le chemin de ronde des remparts (Gracq, Syrtes, 1951, p. 216).
3. P. méton., au plur., vx, poét. Ville. − Entre; quel est ton nom? − Je suis la Liberté! Recevez-la, remparts antiques, Par elle autrefois habités (Delavigne, Messéniennes, 1824, p. 69).
B. − Au fig. Ce qui rend quelque chose inaccessible à quelque chose d'autre ou ce qui protège quelque chose contre quelque chose d'autre. Synon. protection.
1.
a) Être (ou verbe d'état) le/un rempart. Les quelques planches qui les séparaient des méchantes gens leur semblaient, à la longue, un rempart infranchissable (Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 195).
En partic. Mmede Villeparisis avait eu un grand rempart: la famille (Proust, Temps retr., 1922, p. 764).
b) [Empl. prédicatif par le relais d'une anaphore en ce] Au jour levant, les Polonais aperçurent les cosaques en bataille derrière trois lignes de traîneaux et se couvrant par un parapet de cadavres gelés (...) devant cet horrible rempart échouèrent tous les efforts de Potocki (Mérimée, Cosaques d'autrefois, 1865, p. 271).
2. [Avec un compl. indiquant ce qui constitue le rempart]
a) [Le compl. est nom.] Retiré au fond de l'athéisme, il s'y fait un rempart de toutes les erreurs (Lamennais, Religion, 1826, p. 13).Il se heurta à cet affreux rempart des regards dérobés des femmes de chambre: Catherine n'était jamais là (Nizan, Conspir., 1938, p. 186).
b) [Le compl. est adj.] [Les romantiques] montaient à l'assaut du vieux rempart académique (Zola, Doc. littér., Hugo, 1881, p. 47).Par l'écroulement du rempart français, la liberté de l'Europe se trouvait en péril de mort (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 462).
3. [Avec un compl. indiquant ce qui est protégé ou ce dont on se protège]
a) Rempart de qqc.Si [la métaphysique] n'est pas le fondement de la religion, elle en est le rempart (Cousin, Philos. Kant, 1857, p. 280).V. mazdéen II ex. de Barrès.
b) Rempart contre qqc.Contre les courtisans votre rempart est mince! (Hugo, Âne, 1880, p. 343).C'est un chef, un solide rempart contre le communisme, le syndicalisme et les Juifs (Sartre, P. respect., 1946, p. 104).
4. [Sans compl.] Vous savez qu'autrefois à Gaète il a déjà tenu en respect la canaille. Il saura vous servir de rempart (Proust, Prisonn., 1922, p. 322).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑ ̃pa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. [1370 rempart « levée de terre tirée du fossé, souvent consolidée par une muraille et qui entoure une ville » (A. Joubert, Ét. sur les comptes de Macé Darne, p. 68: Sainct-Mor-sur-Loire que les Anglois avoient fait fort et rempart)]; ca 1500 rampar (Jean d'Auton, Chroniques, éd. R. de Maulde La Clavière, t. 3, p. 140); 2. 1636 « ce qui sert de défense, de protection » (Corneille, Cid, I, 3 vers 198); 3. 1680 « espace vide entre la muraille d'une ville et les maisons » (Mmede Sévigné, Lettre du 25 mai, éd. Monmerqué, t. 6, p. 414). Déverbal de remparer*, avec infl. graph. de boulevart, forme anc. de boulevard*. Cf. 1348 remparement subst. masc. « tout ce qui fortifie, défense » (Runk., p. 66). Fréq. abs. littér.: 1 429. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 307, b) 3 088; xxes.: a) 1 583, b) 1 501. Bbg. Archit. 1972, p. 226. − Gir. 1834, p. 81. − Quem. DDL t. 5.