| REMORQUE, subst. fém. A. − 1. TRANSPORTS a) Vieilli, MAR., NAV. FLUVIALE. Action de remorquer un bâtiment. Synon. remorquage.La remorque est d'un grand secours en plusieurs occasions (Ac.1798-1878). ♦ Anneau, arceau de remorque. Anneau, arceau par lequel on passe le câble servant à assurer la remorque. Pour la manœuvre, la coque [d'un hydravion] doit être pourvue d'un anneau de remorque et d'un anneau de retenue (Guillemin,Constr., calcul et essais avions,1929, p. 182).V. Merrien 1958 infra. ♦ Câble de remorque. Câble servant à remorquer un bâtiment et, p. anal., un véhicule terrestre. Nous avons lâché le câble de remorque qui nous attachait à la frégate anglaise (Lamart.,Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 87). b) Locutions − Loc. verb. ♦ Conduire, traîner, tirer, prendre (un bateau, un véhicule) en/à la remorque. Remorquer (un bateau, un véhicule). Une espèce de pont mobile formé de deux barques jointes ensemble par un plancher, et que d'autres barques menaient à la remorque (Thierry,Récits mérov., t. 2, 1840, p. 229).En cas d'accident (...) la voiture immobilisée est prise en remorque soit à titre gratuit soit moyennant rémunération (Réau-Rond.1951, s.v. remorquage). ♦ Donner la remorque à qqc. Remorquer. Ce sont ces embarcations qui, sur l'ordre du gouverneur, étaient venues donner la remorque à nos corvettes pour les faire entrer dans le port (Dumont d'Urville,Voy. Pôle Sud, t. 6, 1844, p. 20). − Loc. adv. À la remorque (d'un bateau, d'un véhicule). De manière à se laisser tirer derrière un bateau. On attache à la remorque du D'Uzès une pirogue où sont montés deux hommes de ce village (Gide,Voy. Congo,1927, p. 851). c) P. méton. Aussière, câble, grelin servant à remorquer. Les remorqueurs possèdent en général un arceau de remorque, sorte de grande barre d'écoute allant d'un bord à l'autre sur l'arrière, et permettant à la remorque de s'amarrer près du centre du remorqueur, sans toutefois rien engager sur son arrière (Merrien1958, s.v. remorqueur). 2. P. anal. À la remorque (de qqc./qqn) a) (Disposé) de manière à se faire tirer (par quelque chose qui se déplace). L'on a vu M. Rouher (...) traîné à la remorque par deux acolytes imprévus, M. Thiers et M. Berryer (Sainte-Beuve, Cahiers,1869, p. 120).Le cheval semblait fort excité. Il bondissait dans les sillons. La machine, à sa remorque, roulait, tanguait, pirouettait (Duhamel,Terre promise,1934, p. 92). b) Au fig. En se laissant mener par quelqu'un ou quelque chose sans disposer d'initiative propre ou de moyens d'action. Être à la remorque des circonstances. Même en Belgique et en Hollande où Noémie l'avait traîné à sa remorque, il jouait à la Bourse (Martin du G.,Thib., Belle sais., 1923, p. 1008).Je fulmine contre la dévaluation et dénonce « le front monétaire international Londres-New-York-Paris, qui met la France à la remorque des banques (...) » (Abellio,Pacifiques,1946, p. 234). ♦ Être (toujours) à la remorque. Être à la traîne, rester en arrière. (Dict. xxes.). B. − Bateau ou véhicule à roues dépourvu d'un moyen de propulsion propre et employé pour le transport des marchandises et/ou des voyageurs. Remorque d'un camion, d'une bicyclette. L'on approchait des vannes du barrage, de la petite jetée blanche du bief qui ouvrait sa porte lentement aux appels de la remorque (A. Daudet,Évangéliste,1883, p. 92): Les premiers tramways électriques traînaient des remorques pleines d'une humanité débraillée et sans cols, où les corsets dégrafés faisaient aux femmes un dos bossu.
Mauriac,Myst. Frontenac,1933, p. 81. − Véhicule à roues qui s'attache à un tracteur ou à un matériel à un seul essieu et qui sert au transport des marchandises (d'apr. Lar. agric. 1981). Remorque basculante, autochargeuse, épandeuse, semi-portée; remorque à deux essieux (Lar. agric. 1981). Prononc. et Orth.: [ʀ
əmɔ
ʀk]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. A. 1. 1694 « action de remorquer » (Corneille); 2. 1773 « câble qui sert à traîner le vaisseau remorqué » (Bourdé de Villehuet, Manuel des marins); 3. 1827 au fig. traîner à la remorque (Chateaubr., Lib. Presse, Marche et effets Censure, p. 279). B. 1900 « véhicule sans moteur tiré par un autre véhicule » (H. de Graffigny, Guide-man. pratique du motocycliste, vi-vii ds Quem. DDL t. 5, s.v. avant-train). Déverbal de remorquer*. Fréq. abs. littér.: 60. Bbg. Quem. DDL t. 31. |