| REMONTÉE, subst. fém. A. − Fait de se déplacer à nouveau dans un mouvement ascendant. Il prévoyait donc ce qui allait se passer et devait avoir souvenance de ses vols précédents; tonneaux, virages sur l'aile, chute en feuille morte, remontée en chandelle (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p. 166). − SPORTS. Fait pour une équipe ou un joueur de regagner des places au classement, de contre-attaquer. M. fait une belle remontée mais shoote dessus (L'Auto, 4 janv. 1909ds Petiot 1982). B. − Action de gravir une pente. Puis, le printemps revenu, la remontée des vaches et des moutons dans l'alpe, celle de la famille au chalet de Findelen, (...) la reprise des courses en montagne (Peyré, Mattherhorn, 1939, p. 80). − SPORTS D'HIVER. Remontée mécanique. Installation mécanique permettant aux skieurs et aux touristes d'atteindre sans effort le sommet des pentes. C'est ainsi que les engins de remontée mécanique d'une station de sports d'hiver sont financés sur les crédits touristiques (Jocard, Tour. et action État, 1966, p. 194). C. − Fait d'aller à contre-courant d'un cours d'eau. Le lendemain matin, cette longue remontée du Waikato fut reprise. D'autres embarcations arrivèrent par les petits affluents du fleuve (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 111). − En partic. Migration des poissons vers l'amont; p. ext., ensemble des poissons effectuant cette migration. (Dict. xixeet xxes.). − Au fig. [À propos du temps] Avez-vous jamais pratiqué (...) une plongée de mémoire? Je veux dire cette remontée du temps et de nos propres sensations ou raisonnements, qui aboutit presque au vertige (L. Daudet, L'Hérédo, 1916, p. 192).Je ne pouvais connaître si, dans cette masse noire, (...) s'endormait une âme d'esclave, ou si, ressuscité par une remontée de souvenirs, l'homme mourait dans sa grandeur (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 203). D. − Fait de parvenir ou de faire parvenir à la surface du sol, de l'eau; le fait d'aller verticalement d'un point bas à un point haut. Au-dessous, le canal d'admission est démasqué et la remontée du piston va aspirer le mélange carburé dans le carter moteur (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 262).Cette pêche se pratique uniquement de nuit, car c'est l'absence de lumière dans les fonds moyens qui provoque la remontée du hareng vers la surface (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 60). E. − Fait d'atteindre à une intensité plus forte. Nous appellerons: artificiel, en raison de l'impossibilité où l'on est de le trouver dans les instruments normaux, le régime sonore correspondant à un minimum très net au milieu du corps de la note, suivi par une remontée brusque (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p. 215). F. − Fait de hausser ou de rehausser quelque chose. Il obtenait une silhouette de lui-même faite de l'équilibre instable de mouvements asymétriques et nerveusement compensés, une jambe traînant un peu, soit exprès, soit parce qu'ayant été souvent cassée à la chasse elle imprimait au torse, pour rattraper l'autre jambe, une déviation à laquelle la remontée d'une épaule faisait contrepoids (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 439). Prononc. et Orth.: [ʀ
əmɔ
̃te]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. A. 1119 remuntee « cinquième heure canoniale, après-midi » (Ph. de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 253). B. 1. a) 1853 « action de se diriger (de nouveau) vers le haut » (Champfl., Souffr. profess. Delteil, p. 4: la terrible fatigue de la remontée [d'une montagne]); b) 1952 sports remontée mécanique (Le Monde, 19 janv., p. 7, col. 4-5); 2. 1868 « action de remonter un fleuve » (Verne, loc. cit.); 3. 1876 fig. « retour, réapparition » (Cherbuliez ds R. des Deux-Mondes, 15 janv., p. 263 ds Littré Suppl. 1877: des remontées d'imagination); 4. 1909 sports « contre-attaque d'un joueur » (L'Auto, 4 janv. ds Petiot). Part. passé fém. subst. de remonter*. Fréq. abs. littér.: 228. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 84, b) 349; xxes.: a) 424, b) 455. Bbg. Quem. DDL t. 27. |