| REMONTE, subst. fém. A. − Fait de remonter un cours d'eau. 1. [À propos de bateaux] Un fret de remonte. 2. [À propos de poissons] Ensemble des poissons qui remontent un cours d'eau pour frayer. Synon. remontée.La remonte des anguilles, une remonte de saumons. (Dict. xixeet xxes.). B. − MINES. Manœuvre qui consiste à ramener à la surface d'un puits les hommes, le matériel, les produits d'extraction. Dépêchons! répétait aux chargeurs le porion Richomme. Il hâtait la manœuvre de la remonte, ne voulant point sévir, faisant semblant de ne pas entendre (Zola, Germinal, 1885, p. 1180).À la remonte, l'ouvrier [mineur] rend sa lampe (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 380). − En remonte.Dont la déclivité est ascendante. Le grisou (...) [a] tendance à stationner au front de taille du chantier en remonte, et l'eau dans le fond des ateliers en descente (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 179). C. − SPORTS, fam. Synon. de remontée.La « remonte » des tricolores va-t-elle s'accentuer? (L'Auto, 16 avr. 1934ds Grubb Sports 1937, p. 62). D. − Fait de pourvoir en chevaux frais une unité de cavalerie, une écurie de poste ou de messagerie, un haras. J'aime le cheval comme vous; c'est un noble animal (...) Je prends un vif intérêt aux luttes du sport: elles améliorent la race hippique et contribuent puissamment à une bonne remonte de notre cavalerie (Feuillet, Camors, 1867, p. 76). ♦ Cheval de remonte. Cheval sélectionné par le service des remontes pour les besoins de l'armée. Les trois autres dignitaires n'avançaient pas avec cette vigueur de cheval de remonte, mais les longues laisses flottaient dans leurs mains excédées ou distraites, d'une mollesse significative (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 108). ♦ Service des remontes. ,,Service qui a pour objet de pourvoir aux besoins de l'armée en chevaux`` (Lar. encyclop.). − P. anal. ♦ THÉÂTRE. Recherche et embauche de figurantes pour un spectacle. Il est dans les théâtres, il va en remonte [parlant d'un recruteur de figurantes de théâtre] (Poulot, Sublime, 1870, p. 176). ♦ Arg. Prospection qu'entreprend un souteneur pour s'attacher de nouvelles prostituées. Partir en remonte. Une de ses femmes l'avait plaqué (...) et il ne trouvait pas le courage de mettre les harnais pour partir en remonte (Queneau, Enf. du limon, 1938, p. 207). − Au fig. Remonte de.Provision de. Pour employer l'expression qu'il applique à un autre, il [Chateaubriand] faisait au Saint-Sépulcre ses remontes de littérature et ses provisions d'amour (Thibaudet, Hist. litt. fr., 1936, p. 36). Prononc. et Orth.: [ʀ
əmɔ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1424 nav. « action de remonter un cours d'eau » (doc. ds G. Espinas, Les Origines du droit d'association, t. 2, p. 284 ds Fonds Barbier: la remonte jusques a Douay); b) 1870 « ensemble des poissons qui remontent un cours d'eau pour frayer » (Littré); 2. a) 1678 « action de pourvoir de nouveaux chevaux » (Guillet: Remonte d'un cavalier); b) 1848 p. ext., fig. « action de se réapprovisionner, de se pourvoir de nouveau de quelque chose » (Chateaubr., Mém., t. 1, p. 178: il faisait ses remontes d'idées en Allemagne); c) 1870 théâtre (Poulot, loc. cit.); d) 1885-90 arg. « recrutement de prostituées » (A. Bruant, Les Bas-Fonds de Paris, p. 348 ds Cellard-Rey); 1887 (Hogier-Grison, Monde où l'on flibuste, p. 118); 3. 1835 « chacun des sauts que l'étalon donne à la jument après le premier » (Ac.); 4. 1932 sports (L'Auto, 9 mai ds Petiot). Déverbal de remonter*. |