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RELIQUAT, subst. masc.
A. − DR., COMPTAB. Ce qui reste dû après l'arrêt ou la clôture d'un compte. Toucher son reliquat. Où trouver ces cent mille francs? Certainement il était dû plus que ça à la maison. Il y avait de vieilles notes qui traînaient chez les clients, un reliquat de compte avec les Prochasson et d'autres (A. Daudet,Fromont jeune, 1874, p. 280).
Usuel. Reste d'une somme à percevoir ou à payer. Reliquat de factures, d'honoraires. [La princesse d'Orviedo] venait d'atteindre l'étonnant résultat de s'endetter, on la poursuivait pour un reliquat de mémoires montant à plusieurs centaines de mille francs (Zola,Argent, 1891, p. 391).
B. − Au fig. Ce qui subsiste de quelque chose. Reliquat d'affection, de confiance. Synon. reste.Dans ses livres, dit-il encore [Gide], la fin est parfois indûment abrégée; il se demande si ce n'est pas là « un reliquat de sa jeunesse », la crainte de n'être pas suivi jusqu'au bout (Green,Journal, 1935, p. 36).
C. − MÉD., vx. Suite d'une maladie mal guérie; séquelles. Il est des formes ultra-légères qui ne se traduisent que par un petit empâtement laissant comme reliquat un petit noyau induré (Hudelods Nouv. Traité Méd.fasc. 1 1926, p. 529).
Prononc. et Orth.: [ʀ əlika]. Ac. 1694: -qua ,,quelques-uns écrivent reliquat``; dep. 1718: -quat. Étymol. et Hist. 1. 1409, 9 sept., fin. rendre compte et relicat (Ordonnances des rois de France, t. 9, 1755, p. 463); 1427 rendre bon compte et reliquat (Coutumes de Boussac ds Nouv. coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 3, p. 1012b); 2. 1538 plur. « restes » les reliqua du disner (Arch. Tournai ds Gdf. Compl.); 3. 1549 fig. les reliqua de la maladie, des fiebvres (Est.); av. 1564 (Calvin, Serm. sur la prem. à Timothée, 11 [LIII, 134] ds Hug.: il y aura beaucoup de reliqua du viel homme en nous). Reliqua (encore en vedette ds Ac. 1694 qui note ,,quelques-uns escrivent reliquat``) représente le lat. reliqua (neutre plur. de l'adj. reliquus « qui reste, le reste de ») « reste, restant », spéc. « ce qui reste à payer, arrérages ». La forme reliquat, d'apr. le b. lat. des gl. reliquatum « reliquat de compte », part. passé subst. de reliquare « redevoir quelque chose sur un compte » (533, Digeste de Justinien). Fréq. abs. littér.: 83.
DÉR.
Reliquataire, subst.,dr. Personne qui est redevable d'un reliquat après avoir rendu ses comptes. Le mandataire doit l'intérêt des sommes qu'il a employées à son usage, à dater de cet emploi; et de celles dont il est reliquataire, à compter du jour qu'il est mis en demeure (Code civil, 1804, art. 1996, p. 358).Le compte, rendu quelques jours après en conseil de famille, établissait le docteur Minoret reliquataire de dix mille six cents francs (Balzac,U. Mirouët, 1841, p. 176). [ʀ əlikatε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1resattest. 1566 (d'apr. Bl.-W.1), 1586 (P. Le Loyer, Hist. des Spectres, II, 115 ds Gdf. Compl.); de reliquat, suff. -aire*.