| RELIGIONNAIRE, subst. A. − HIST. RELIG., vx. Adepte de la religion réformée; protestant, calviniste (v. religion I B 1 c). C'était un zélé religionnaire; c'était une pieuse religionnaire (Ac. 1835-1935). Henri IV, roi de Navarre, était né dans la religion réformée; au moment de la Saint-Barthélemy, il fut contraint d'épouser Marguerite de Valois, et d'abjurer la Réforme; mais aussitôt qu'il put s'éloigner de la Cour, et qu'il se trouva au milieu des religionnaires, sur la rive gauche de la Loire, il déclara que son abjuration avait été forcée et rentra dans la communion protestante (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 57).Dans les deux romans il [E. Sue] est naturellement du parti des opposants à Louis XIV, dans Latréaumont du parti de M. de Rohan et des libertins, dans Jean Cavalier du parti des puritains et des religionnaires (Sainte-Beuve,Portr. contemp., t. 3, 1840, p. 102). B. − Rare. Adepte d'une religion. La façon dont tel religionnaire envisage les rapports de l'homme avec Dieu (Gobineau,Corresp.[avec Tocqueville], 1843, p. 51).Que deviennent-elles [les anciennes prescriptions mosaïques] transportées dans nos états modernes? De simples incommodités, qui obligent certains religionnaires à avoir des bouchers particuliers, se pourvoyant de bêtes d'après certaines règles (Renan,Avenir sc., 1890, p. 516). Prononc. et Orth.: [ʀ
əliʒjɔnε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1560, 26 août (Edit de convocation des États généraux ds Michel de L'Hospital,
Œuvres compl., éd. P. J. S. Dufey, 1824-25, t. 1, p. 367). Dér. de religion* au sens de « religion réformée »; suff. -aire*. Bbg. Richard Kirchenterminologie 1959, p. 21. |