| REJETON, subst. masc. A. − ARBORIC. Nouvelle pousse produite par la souche, le tronc ou les branches d'une plante ligneuse, le plus souvent à la suite d'un recépage. Synon. jet, rejet.Les plantes en arbrisseaux (...) sont distinguées des herbes par la propriété qu'ont leurs racines de survivre à la tige et de produire des rejetons (Baudrillart, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. 20).[Les bananiers] se multiplient au moyen de rejetons que l'on plante à 2 m 50 environ d'intervalle (Page, Dern. peuples primit., 1941, p. 238). B. − 1. Littér., vieilli. Descendant, enfant issu de famille noble. Il était le dernier rejeton d'une famille noble et riche (Gracq, Argol, 1938, p. 15): Jeune présomptueux, je me ferai connaître;
Mais apprends qu'un héros, qui te vaut bien peut-être,
Du plus beau sang des rois illustre rejeton,
À l'ennemi jamais ne révéla son nom...
Baour-Lormian, Ossian, 1827, p. 59. 2. Fam. Enfant, fils. Synon. fam. héritier, progéniture.Plus d'une « mère au foyer », à l'heure actuelle, confie volontiers ses rejetons à l'école maternelle ou au « jardin d'enfants » (Encyclop. éduc., 1960, p. 24). − Rare, au fém. Elle avait déjà huit ou neuf ans. Elle me disait avec un accent dessalé: « Je suis la r'jetonne et voilà tout! » et elle se plaignait de ne plus être aussi aimée que toute petite (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1911, p. 291). Prononc. et Orth.: [ʀ
ə
ʒ
ətɔ
̃]. Ac. 1694, 1718: rejetton; dep. 1740: rejeton. V. jeter. Étymol. et Hist. 1. 1539 rejecton « rejet d'une plante » (Est.); 2. 1564 reietton « descendant, fils de » (Indice de la Bible, f o288). Dér. de rejeter*; suff. -on1*, formé d'apr. jeton* « pousse (d'un arbre) ». Fréq. abs. littér.: 223. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 483, b) 341; xxes.: a) 282, b) 178. DÉR. Rejetonner, verbe,arboric. Pousser des rejetons. Synon. rejeter. (Dict. xixeet xxes.).− [ʀ
ə
ʒ
ətɔne], (il) rejetonne [-tɔn]. − 1reattest. 1581 reiettonner (Du Bartas, La Sepmaine, éd. K. Reichenberger, 6ejour, 297, p. 146); de rejeton, dés. -er. |