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REFUGE, subst. masc.
A. − Lieu où l'on se met en sûreté pour échapper à un ennui ou à un danger qui menace. Synon. asile, retraite.La pluie glacée tombait plus serrée, et toute la plaine était nue sans lui montrer un refuge (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Vagabond, 1887, p. 670):
1. Le reporter n'ignorait pas que cette plaine désolée, ces marais impénétrables, cette mer qui offrait à la fuite les refuges innombrables de ses fiords, avaient été toujours propices à l'aventure nihiliste. G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 143.
En partic.
Cabane, chalet construit en haute montagne, qui sert d'abri d'étape aux alpinistes, au départ ou au retour d'une course. [Jeanne] s'attardait à regarder de sa fenêtre une lumière à des hauteurs inaccessibles, la petite lampe d'un de ces refuges que le Club alpin a fait construire sur tous les pics (A. Daudet, Évangéliste, 1883, p. 79).
Terre-plein au milieu de la chaussée où les piétons peuvent s'abriter des voitures. Debout, au bord du refuge, au milieu de la place, une femme m'examinait avec une attention (...) intense (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 316).
Construction rudimentaire; toit supporté par des montants servant à abriter le promeneur, le voyageur. − Vous ne sentez pas qu'il pleut? − Si. Allons sous le refuge (Duhamel, Terre promise, 1934, p. 60).
Emplacement où le gibier s'abrite lorsqu'il est poursuivi. Forcé de refuge en refuge, l'animal avance (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 38).
[Suivi d'un compl. déterminatif précisant la nature des pers. occupant le lieu en question] Refuge des bannis, des étrangers, des exilés, des poètes. [Le lit] est le refuge des malades, un lieu de douleur aux corps épuisés (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Lit, 1882, p. 636).C'est un diplomate, et le ministère des Affaires étrangères, aujourd'hui, c'est le refuge des incapables (A. France,Hist. comique, 1903, p. 52).
B. − [En constr.]
1. De refuge, loc. adj. Qui permet de se mettre à l'abri, de se mettre en sûreté. Il fit son sac et s'enfuit en Hollande. Il connaissait déjà cette terre de refuge (A. France., Génie lat., 1909, p. 193).
(Lieu de) refuge. Synon. de lieu de franchise*.La cathédrale était un lieu de refuge. Toute justice humaine expirait sur le seuil (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 402).
(Maison de) refuge. Maison servant d'asile aux indigents ou aux filles repenties. Les maladries ou léproseries de Saint-Lazare, semblent avoir été en Orient les premières maisons de refuges (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 505).Les jeunes filles sont confiées aux soins des religieuses du refuge de Saint-Michel, rue du Faubourg-Saint-Jacques (Moreau-Christophe, Français peints par eux-mêmes, t. 4, Les Détenus, 1841, p. 61).
Ville de refuge. [Dans l'A.T.] ,,Ville dans laquelle s'exerçait le droit d'asile en faveur des homicides involontaires`` (Bible 1912).
2. [Dans des loc. verb.] Chercher, donner, prendre refuge. Je m'attendais à ce que Georges, traqué de toutes parts, viendrait me demander refuge (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 47).Le rivage occidental pouvait offrir refuge, soit à un bâtiment en détresse, soit à un navire en cours régulier de navigation (Verne, Île myst., 1874, p. 249).
3. [En appos. ou en compos. derrière un subst.] Valeur refuge. Une économie dominante par ce seul fait (...) est une économie refuge (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 73):
2. Ces croyances-refuges sont assez facilement repérables par l'irritation, variant de la simple contrariété à la colère et à la haine, où elles nous jettent quand elles se sentent discutées ou compromises. Mounier, Traité caract., 1946, p. 611.
C. − P. anal. ou au fig.
1. Personne, chose à laquelle on recourt pour se prémunir contre un danger. Mon amie, mon refuge, pardonne, si j'ai pu douter de ta tendresse! (Cottin, Cl. d'Albe, 1799, p. 195).Je ne souris pas de cette heure refermée sur deux femmes qui (...) atteignent le refuge du sommeil (Colette, Ces plais., 1932, p. 179).
2. Vx. Échappatoire à laquelle on recourt pour se dérober devant une réalité embarrassante. Quel misérable refuge que ce prétexte! (Ac.).
Prononc. et Orth.: [ʀ əfy:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoit. xiies. « ce qui constitue un appui, un soutien, un recours » (en parlant de Dieu) (Psautier d'Oxford, 58, 19 ds T.-L.); 1269-78 (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 5432: Sunt en terre establi li juige, Por estre deffense et refuige A cels cui li mondes forfet); 1679 d'une chose (La Fontaine, Fables, XI, 7: ...c'est en vain qu'on espère Quelque refuge aux lois); 2. 1269-78 « lieu où l'on se retire pour se mettre en sûreté » (Jean de Meun, op. cit., 13122: [soriz] Qui n'a qu'un pertuis a refuige; 17562); spéc. a) 1663 « lieu où se rendent les gens qui ne sont guère reçus ailleurs » (Molière, Crit. École des femmes, 1: votre maison est le refuge ordinaire de tous les fainéants de la Cour); b) 1690 (Fur.: Il y a un Hôpital à Paris qu'on appelle le Refuge, où l'on enferme les filles de mauvaise vie); c) 1875 « terre-plein où les piétons se mettent à l'abri des voitures » (Lar. 19e); 4. 1663 « prétexte invoqué pour s'excuser » (Molière, op. cit., 7: C'est le refuge ordinaire de vous autres, Messieurs les auteurs [...] que d'accuser l'injustice du siècle). Empr. au lat.refugium « action de se réfugier; refuge, asile » au propre et au fig. Cf. la forme pop. a. fr. refui (1155 Wace, Brut, éd. I. Arnold, 3645). Fréq. abs littér.: 1 097. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 141, b) 1 317; xxes.: a) 1 427, b) 2 127. Bbg. Quem. DDL t. 27.