| REFONTE, subst. fém. A. − [Corresp. à refondre I A] Rare, ALIM. ,,Opération qui consiste à faire passer à nouveau sous forme liquide un produit qui a déjà été solidifié ou cristallisé`` (Clém. Alim. 1978). − En partic. Opération de dissolution de sucre cristallisé dans l'eau; son résultat. La cuite de premier jet est faite avec du sirop vierge et du sirop de refonte (Saillard, Betterave, t. 2, 1923, p. 467).La refonte est une opération importante dans une raffinerie de sucre (Clém.Alim.1978). B. − [Corresp. à refondre I B; en parlant d'un métal, d'un objet en métal] Action de refondre; résultat de cette action. Refonte de la monnaie. Si une espèce entière de pièces de monnaie se dégradait successivement, au point d'exiger une refonte, les possesseurs de ces pièces, au moment de la refonte, ne pourraient raisonnablement exiger que leur monnaie dégradée fût échangée contre une monnaie neuve, pièce pour pièce et troc pour troc (Say, Écon. pol., 1832, p. 297). − P. anal., PAPET. [Corresp. à refondre I C 2] ,,Mise des papiers au pilon`` (Lar. encyclop.). C. − [Corresp. à refondre I D] 1. MAR. Opération de transformation et de rajeunissement (d'un navire). Assez souvent [selon un critique] l'on confond les cales spécialement destinées à la construction, à la refonte et au radoub des vaisseaux (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 257). 2. [En parlant d'un ouvrage, d'un texte, d'une loi] Action de remanier, de refaire pour améliorer. Synon. correction, modification, remaniement.La nécessité indispensable de la refonte de nos lois criminelles, et de la réforme de nos tribunaux (Marat, Pamphlets, Offrande à la Patrie, 1789, p. 28).La refonte de la traduction des lettres de Byron (Du Bos, Journal, 1924, p. 123). 3. Action de transformer entièrement. La refonte de nos armées de terre, de mer et de l'air (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 451). − Au fig. Refonte de la méthode. Ceux qui, dans les conditions actuelles de la vie, ont le loisir ou le courage de procéder à cette refonte totale de leur personnalité (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 449).Tout le monde, aujourd'hui (...) consent qu'il n'y ait pas de notions, de principes, pas de vérité comme on disait jadis, qui ne soient sujets à revision, à retouche, à refonte; pas d'action qui ne soit conventionnelle, pas de loi écrite ou non, qui ne soit qu'approchée (Valéry, Variété III, 1936, p. 199). Prononc. et Orth.: [ʀ
əfɔ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1718 la refonte des monnoyes (Ac.); 2. ca 1772 fig. la refonte d'un gouvernement (J.-J. Rousseau, Considérations sur le gouvernement de Pologne, I ds
Œuvres, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 3, Paris, 1954, p. 953). Dér. de refondre*, d'apr. fonte1*. Fréq. abs. littér.: 68. Bbg. Gohin 1903, p. 371. |