| REDOUTER, verbe trans. Craindre fortement quelqu'un ou quelque chose; appréhender (quelque chose à venir) avec angoisse. Synon. appréhender, avoir peur, craindre; anton. souhaiter.Un chef, un maître redouté. C'est au pécheur tremblant, c'est au coupable épouvanté de redouter la mort (Dumas père, Intrigue et amour, 1847, V, tabl. 9, 2, p. 291).Je réduis au minimum les chances et les risques d'un incident brutal dont je redoute les suites (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 318).− Redouter de + inf.Comme j'aurais redouté de vivre avec elle! Pas une de mes faiblesses ne lui eût échappé, car elle voyait tout d'un oeil impitoyable (Green, Journal, 1956, p. 228).Mais, redoutant par-dessus tout de retomber sous le joug, elle [la Convention] s'empressa de remettre la main sur le pouvoir exécutif (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 434). − Redouter que + subj.Ce fut une belle pétarade dont il est à redouter que l'ennemi, derrière ses murs, ne souffrît pas plus que ça (Verlaine,
Œuvres compl., t. 4, L. Leclercq, 1886, p. 142). − Part. passé en empl. adj. Chef redouté; âge redouté. M. Alexandre Dumas (...) n'était pas encore (...) un moraliste redouté, un des directeurs spirituels de son siècle (A. France, Vie littér., 1890, p. 1). Rem. Sur l'empl. de ne dit explétif dans cette dernière constr., v. craindre I B 2 rem. 1. Prononc. et Orth.: [ʀ
ədute], (il) redoute [-dut]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1135 redoter (Couronnement de Louis, 686 ds T.-L.). Dér. de douter*, d'abord att. en a. fr. au sens de « craindre »; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 2 911. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 020, b) 4 094; xxes.: a) 3 914, b) 4 397. |