| REDOUTE, subst. fém. A. − ARCHIT. MILIT. Ouvrage de fortification détaché, sans angles rentrants, construit en terre ou en maçonnerie et propre à recevoir de l'artillerie. Emporter, enlever une redoute. La France produit les meilleurs grenadiers du monde pour prendre des redoutes à la baïonnette (Stendhal, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 59).Cette ville (...) avec ses quinze forts et ses six redoutes détachées (Zola, Débâcle, 1892, p. 569). − Au fig. [La duchesse] se préparait donc déjà fort habilement à élever autour d'elle une certaine quantité de redoutes qu'elle lui donnerait à emporter [à un général] avant de lui permettre l'entrée de son cœur (Balzac, Langeais, 1834, p. 253). B. − Vx. Endroit où l'on donne des fêtes, des bals; p. méton., la fête, le bal. Une redoute, une de ces fêtes où ne vont que les femmes galantes (Zola, Nos aut. dram., 1881, p. 242).Je me rappelle encore le roi priant mon grand-père d'inviter M. Decaze à une redoute où mon père devait danser avec la duchesse de Berry (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 192). Prononc. et Orth.: [ʀ
ədut]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1599 fortif. (Ph. de Mornay, lettre à Duplessis-Mornay, 8 oct., in Mmede Mornay, Mém., éd. 1869, t. 2, p. 232 ds Quem. DDL t. 13). B. 1752 « bal public » (Trév., qui précise « à Venise et en plusieurs Cours d'Allemagne »). Empr., avec infl. deredouter*, à l'ital. ridotto « refuge, abri » (dep. le xives. d'apr. DEI; cf. les formes fr. redote et ridoute att. en 1618, d'Aubigné, Hist. univ., t. 2, p. 67 et 91 ds Gdf. Compl.) et « lieu de fête, de bal » (dep. 1630, Davila d'apr. DEI), du lat. reductus (locus) « (lieu) retiré », part. passé adj. de reducere (cf. réduire). L'ital. ridotta « petite fortification » (dep. 1918 d'apr. DEI) est empr. au fr. redoute. Fréq. abs. littér.: 148. Bbg. Gohin 1903, p. 328. − Hope 1971, p. 300. |