| RECTITUDE, subst. fém. A. − Qualité intellectuelle ou morale d'une personne droite; p. méton., qualité d'une faculté humaine qui se conforme à la raison, au droit, à la véritable norme. Synon. droiture, justesse, rigueur.Rectitude des idées. Ce pauvre vieillard (...) ramasse, honnêtement d'ailleurs, près d'un boisseau et demi par jour (...) mais la rectitude de ses opinions lui défend de vendre ses glanes, comme les vendent tous les autres, il les garde pour sa consommation (Balzac, Paysans,1844, p. 87).Parce que la vérité du jugement pratique se prend par rapport à la rectitude de la volonté, ou de l'amour, un mouvement de cœur simplifie souvent les problèmes humains les plus compliqués (Maritain, Primauté spirit.,1927, p. 82). − P. méton. Manifestation de cette qualité dans le comportement. Je reconnaissais ce sourire bon et railleur, ces yeux tendres mais fiers (...) et toutes les rectitudes de la grand'mère, sa vaillance, sa ferme volonté (A. Daudet, Jack,t. 2, 1876, p. 199). SYNT. Fond de rectitude; rectitude intellectuelle, morale; rectitude d'esprit, d'intention, de jugement, de pensée; rectitude d'une action, d'un raisonnement; rectitude dans les pensées. B. − Caractère de ce qui est rectiligne ou à angle droit. Rectitude d'un angle, d'une ligne, d'un profil; rectitude d'une flèche lancée. L'invention des sous-pieds, qui donnent tant de rectitude aux plis des pantalons et tant de fatigue aux épaules (Balzac,
Œuvres div.,t. 3, 1842, p. 471).Le fémur, par sa rectitude presque parfaite, indique que son possesseur avait la faculté de se tenir debout (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 186).V. cryptomère ex. de Claudel. Prononc. et Orth.: [ʀ
εktityd]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1370-72 « qualité de droiture d'une personne » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 162); id. « qualité de ce qui est en droite ligne » (Id., op. cit., p. 546). Empr. au b. lat.rectitudo « direction en ligne droite », fig. « droiture, justice ». Fréq. abs. littér.: 178. Bbg. Gohin 1903, p. 300. |