| RECONVERSION, subst. fém. A. − Rare. Action de convertir à nouveau, de faire retrouver la foi perdue; ,,décision par laquelle un converti, après un abandon de la foi à laquelle il avait d'abord adhéré, y revient`` (Foulq. Sc. soc. 1978). La reconversion des relaps. Quand ce dernier [Rodolphe II], l'élève et l'esclave des Jésuites, fut arrivé au pouvoir, (...) les efforts de la papauté furent concentrés pendant plus d'un demi-siècle sur la reconversion de ce pays (Revue critique, 5 déc. 1874, p. 356 ds Littré Suppl. 1877). B. − ÉCON., SOCIOL. 1. Transformation d'une industrie, d'une production, d'une installation, d'une technique, retour à une activité antérieure, et en partic., transformation de l'économie de guerre en économie de paix. Les trois stades du désarmement nucléaire devaient être l'arrêt des fabrications et enfin la reconversion pour des buts pacifiques des stocks militaires de matières fissiles concentrées (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 187). − P. ext. Adaptation aux conditions nouvelles de l'économie, de la technique, de la politique; recherche d'une autre voie. Synon. transformation, mutation; conversion (moins usuel).Reconversion économique, industrielle, technique, politique; reconversion du matériel, de la production. Tous les chantiers [navals] ne peuvent pas être reconvertis, et la reconversion signifie quelquefois pour eux, déplacement (Perpillou, Industr. constr. nav., 1967, p. 7). 2. Changement d'activité, de profession, supposant une formation différente et une adaptation à ces changements. Reconversion professionnelle; reconversion des employés, des fontionnaires, des ouvriers. Comment ne pas comprendre cette motivation [le choix d'un nouveau métier] dans la mesure où, en effet la reconversion devient une menace constante?: en vingt ans, l'ensemble de la population française se reconvertit, c'est ce qu'a montré un rapport de l'INSEE en 1967. Dès lors, la reconversion touchera même chaque Français au moins une fois, probablement deux, au cours de sa vie de travail (B. Schwartz, Pour éduc. perman., 1969, p. 73). C. − P. ext. 1. Rare. Transformation d'une chose, retour à l'état initial. Note sur la télépathie. Toute communication de consciences paraît impliquer en général: 1. Une pensée qui se formule pour soi, j'entends qui prend conscience d'elle-même (...) 2. La conversion de cette pensée en un système matériel qui fait fonction de signe et obéit aux lois générales de la matière. 3. Un milieu, un agent de transmission quelconque. 4. La reconversion ou la retranscription du système initial (ou d'un système qui le reproduit) en une pensée (G. Marcel, Journal, 1917, p. 133). 2. Adaptation d'un état d'esprit, d'une mentalité individuelle ou collective à une situation nouvelle. Tant de savoir, tant d'années d'études, pour arriver à çà, avec un salaire de début de 1 200 Francs (...) La reconversion est dure (L'Express, 19 sept. 1966, p. 69).Hassan II peut bien évoquer l'hypothèse d'une complète reconversion culturelle: elle est impraticable (Le Monde, 29 oct. 1966, p. 5, col. 2). Prononc.: [ʀ
əkɔ
̃vε
ʀsjɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1. 1874 « action de reconvertir à une religion » (Reuss, Rev. critique, 5 déc. ds Littré Suppl.); 2. 1877 « seconde conversion d'une rente » (J.O., 15 mars, p. 1916, 1recol., ibid.); 3. a) 1944 « action d'adapter (une industrie de guerre) à une production de temps de paix » (P. Mendès-France,
Œuvres compl., II, p. 57 ds Quem. DDL t. 30); b) 1945 « action d'adapter aux nouvelles conditions de l'économie (une usine, etc.) » (Sc. et Vie, n o339, déc., p. 238, ibid.); c) 1963 « action, pour une personne, de se reconvertir dans une nouvelle profession » (Vie Lang., p. 469). Dér. de reconvertir*, d'apr. conversion*. Bbg. Hamon (Ph.). Analyse du récit. Fr. mod. 1974, t. 42, p. 151. − Quem. DDL t. 28. |