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RECONQUÉRIR, verbe trans.
A. −
1. Domaine milit.[Le compl. d'obj. désigne un territoire, un peuple] Conquérir à nouveau par les armes. Anton. reperdre.Reconquérir un empire, un pays, une province, une ville. Il n'y a pour lui aucun moyen de reconquérir son royaume (Cottin, Mathilde, t. 2, 1805, p. 43).Je demandais au général Pétain de porter tous ses efforts sur la préparation d'attaque de la 10earmée, en confiant à celle-ci la mission de reconquérir le plateau de Dommiers jusqu'au ravin de Missy-aux-Bois (Foch, Mém., t. 2, 1929, p. 125).
Part. passé en empl. adj., HIST. (DE FRANCE). Pays reconquis. ,,Se disait spécialement du Boulonnais et de Calais`` (Ac. Compl. 1842).
2. P. anal. S'assurer à nouveau la possession de quelque chose; étendre à nouveau son emprise sur quelque chose. C'est sur l'organisation commerciale que nous devons compter pour reconquérir ces marchés et pour en conquérir de nouveaux (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 213).
B. − Au fig.
1. Reconquérir qqc.Retrouver, regagner, au prix d'un effort, d'une lutte, ce qu'on avait perdu. Reconquérir sa dignité, sa liberté; reconquérir l'estime, la sympathie, l'amitié, l'affection, l'amour de qqn; reconquérir son sang froid, sa présence d'esprit. N'avez-vous pas votre fortune à faire, votre nom à reconquérir? (Balzac, Illus. perdues, 1839, p. 452):
Reçut-il un coup? Pouvait-elle interpréter ainsi ce mélange d'agitation et d'effort sur lui-même? Il semblait dans l'obligation de reconquérir, à chaque mot, son calme. Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 390.
Part. passé en empl. adj. Cette atmosphère toute cristalline et comme purifiée de sérénité reconquise (Rivière, Corresp., [avec Alain-Fournier], 1906, p. 343).De cette liberté reconquise, qu'eût-il fait? (Bernanos, Imposture, 1927, p. 370).
2. Reconquérir qqn
a) Regagner la sympathie, l'affection de quelqu'un, lui plaire à nouveau. La plupart du temps, les petits hurlent. Il faut ensuite les reconquérir très lentement (Gide, Retour Tchad, 1928, p. 877).En partic. Séduire à nouveau; se faire aimer à nouveau. Va défendre ta femme (...); car, si tu as pu mériter un moment de la perdre, te voilà redevenu digne de la reconquérir (Dumas père, Mariage sous Louis XV, 1841, iv, 2, p. 185).
Part. passé en empl. adj. [Surtout en parlant d'une femme] Séduit, amoureux à nouveau. Un regard de femme reconquise. Quand ils quittèrent la table d'hôte, elle était toute rose, vibrante à son bras, reconquise (Zola, Nana, 1880, p. 1363).Dès le salon, elle venait vers moi, reconquise (Giraudoux, Simon, 1926, p. 119).
b) Empl. pronom. réfl. Reprendre possession de soi-même, se maîtriser. Il allait encore perdre la tête, s'emballer, fourrer avec reconnaissance son nez au creux de la fleur, lorsque enfin Bonne-Amie lui dit, à temps pour qu'il pût se reconquérir et se calmer: − Tiens! la rose! à la bonne heure! le fleuriste ne m'a pas volée! (Renard, Lanterne sourde, 1893, p. 104).
Prononc. et Orth.: [ʀ əkɔ ̃keʀi:ʀ], (il) reconquiert [-kjε:ʀ]. Ac. 1694-1740: -querir; dep. 1762: -quérir. Étymol. et Hist. Ca 1175 « conquérir, s'approprier à nouveau (un domaine, une terre, un bien) » (Benoît de Ste-Maure, Chron. ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 20265); fin xves. reconquerir inf. (Eust. de La Fosse, Voyage [à la côte occid. de l'Afrique, en Portugal et en Espagne, 1479-80], p. 20 ds Gdf. Compl. ); 1690 pays reconquis en parlant du Boulonnais et du Calaisis, après la reprise de Calais aux Anglais par François de Lorraine, duc de Guise [1558] (Fur.). Dér. de conquerre, v. conquérir; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 526. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 512, b) 579; xxes.: a) 996, b) 888.