| RECOMMENCEMENT, subst. masc. A. − Reprise après une interruption. Recommencement des combats, des massacres; recommencement d'une amitié, d'une liaison. Cette journée marqua un recommencement dans la vie de la jeune fille (...). Le printemps fut précoce et sans aucun retour de la mauvaise saison (Lacretelle,Hts ponts, t. 1, 1932, p. 246).[Cézanne] est cartésien, un véritable recommencement à partir de la table rase, il reconstitue la peinture, il l'institue (Cassou,Arts plast. contemp., 1960, p. 25). − Recommencement avec qqn.Il faut que je prenne encore quelques notes sur ce recommencement avec Georgette (Léautaud,Journal littér., 1903, p. 86). − Recommencement de + inf.J'éprouve à toutes ces choses un bien-être un peu enfantin, mais la convalescence n'est-elle pas elle-même une enfance, un recommencement de vivre? (A. Daudet,R. Helmont, 1874, p. 44). B. − Répétition. L'histoire est un perpétuel recommencement. Par où l'amour avait passé, l'amour passait de nouveau. C'était l'éternel recommencement, avec ses joies présentes et ses larmes futures (Zola,Fortune Rougon, 1871, p. 189).La connaissance historique aspire à saisir « ce que jamais on ne verra deux fois » (il n'y a pas de véritable recommencement, répétition dans l'évolution de l'humanité: chaque événement historique porte en lui sa différence incommunicable): elle saisit le singulier en tant que tel (Marrou,Connaiss. hist., 1954, p. 110). Prononc. et Orth.: [ʀ
əkɔmɑ
̃smɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. xiiies. [ms] (Digestes de Justinien, BN 20118, f o101a ds Gdf. Compl.: cil recommencemenz), attest. isolée, à nouv. ca 1470 (G. Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 5, p. 351: cestui tiers recommencement). Dér. de recommencer*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér.: 126. |