| RECHAUSSER, verbe trans. A. − 1. Chausser à nouveau. Rechausser ses skis. Elle (...) nous vit tous les trois, pieds et jambes nus, barbotant dans un cloaque (...) m'ayant rechaussée elle-même, en me grondant beaucoup, elle chasse Hippolyte dans sa chambre (Sand,Hist. vie, t. 2, 1855, p. 252). − Empl. pronom. réfl. Mes mains tremblaient si fort qu'en me rechaussant, j'ai cassé deux fois le lacet de mon soulier (Bernanos,Journal curé camp., 1936, p. 1233). 2. P. anal. a) Ferrer un cheval qui a perdu un fer. Quand même elle [la jument] serait déferrée, dit François, je n'ai là ni clous ni marteau pour la rechausser (Sand,Fr. le Champi, 1848, p. 70). b) Remettre des pneus (généralement neufs) à une voiture. [Les six voitures quittèrent le garage] complètement déshabillées (...) de tout mécanisme viable et rechaussées de pneus lisses dont n'avaient pas voulu pour la refonte les brocanteurs (Simonin, J. Bazin,Voilà taxi!1935, p. 147). c) Remettre ses lunettes. Il le rechaussa [son lorgnon] enfin. Alors il vit le plan d'un seul coup (...). Il reçut le coup au cerveau, au cœur (Vialar,Pt jour, 1947, p. 429). B. − P. anal. 1. Amasser de la terre autour du pied d'une plante. Synon. butter.On rechausse avec de la terre [un plan d'artichaut], en ayant soin de former un bassin autour du pied afin de forcer l'eau des arrosements à s'infiltrer sur les racines (Gressent,Potager mod., 1863, p. 588). 2. Consolider le pied (d'un ouvrage de maçonnerie) en remplaçant les pierres ou les moellons pourris, délités ou brisés. Rechausser un mur, un contre-fort, un pilier (Jossier 1881). 3. Remplacer les dents ébréchées ou cassées d'une roue dentée. Rechausser une roue, un pignon (Jossier 1881). Prononc. et Orth.: [ʀ
ə
ʃose], (il) rechausse [-ʃo:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 pronom. « se chausser de nouveau » (Aiol, 1473 ds T.-L.); b) 1935 trans. « remettre des pneus à (une voiture) » (Simonin, J. Bazin, loc. cit.); 2. a) 1425 « boucher (un trou) » (Compte d'ouvrages, 6eSomme de mises, Arch. Tournai ds Gdf.); 1435 « réparer (un mur) » (Compt. Arch. mun. Autun, ibid.); b) 1535 « réparer, remettre en état (un outil) » (Compte des fortifications, 4eSomme de mises, Arch. Tournai, ibid.); 3. 1549 « remettre de la terre au pied de (un arbre) » (Est.); 4. 1579 rechausser une monnaie (H. Estienne, La Précellence du langage fr., éd. E. Huguet, p. 141); 5. 1676 « remplacer les dents ébréchées ou cassées (d'une roue dentée, d'un pignon) » (Félibien, p. 618). Dér. de chausser*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 14. DÉR. Rechaussement, subst. masc.Action de rechausser; résultat de cette action. Le labour se traduisant par un déplacement latéral de la terre, on est obligé de prévoir l'alternance du « déchaussement » et du « rechaussement » de la vigne (Ballu,Mach. agric., 1933, p. 129).− [ʀ
ə
ʃosmɑ
̃]. − 1resattest. a) 1421 « réparation (d'un outil) » (doc. ap. J. Garnier, L'Artillerie des ducs de Bourgogne, 92 ds IGLF), b) 1611 arboric. (Cotgr.); de rechausser, suff. -ment1*. |