| RAVOIR1, verbe trans. A. − Avoir de nouveau, reprendre possession de quelqu'un/de quelque chose. Synon. recouvrer.Ravoir son bien, une lettre. Je pense, répondit-il en colère, je pense à ravoir mon prieuré, et je crois que je le raurai (Courier, Pamphlets pol.,Au réd. « Censeur », 1819, p. 28).J'ai laissé tomber ma fourchette dans le feu de bois qui brûlait sous cette bassine, et P... s'est mis à quatre pattes dans la boue pour ravoir cette fourchette, parce qu'il me voyait ennuyé de l'avoir perdue (Green, Journal,1942, p. 269). − Empl. pronom. réfl., fam., vieilli. Se ressaisir, recouvrer ses forces, sa vigueur. Je commençais à me ravoir et à regarder en quel lieu j'étais (Sand, Maîtres sonneurs,1853, p. 40). B. − Fam. Redonner à quelque chose son aspect d'origine, sa propreté, son éclat. Frotter des cuivres, nettoyer un vêtement pour les ravoir. [Xavière] regarde d'un air consterné la fenêtre que recouvrait à mi-hauteur une couche de peinture bleue. « (...) Je crois bien qu'Inès ne pourra plus jamais ravoir ses vitres (...) » (Beauvoir, Invitée,1943, p. 400).Tous les lavages dominicaux n'arriveront pas à les « ravoir » [leurs mains]; elles resteront crevassées et sombres (La Varende, Normandie en fl.,1950, p. 165). Prononc. et Orth.: [ʀavwa:ʀ]. Homon. et homogr. ravoir2. Att. ds Ac. dep. 1694; dep. 1740: ,,Il n'est usité qu'à l'infinitif``. Selon Grev. 1980, § 1735, fam. le fut. et le cond. raurai(s) et pop. la forme réavoir. Étymol. et Hist. Ca 1150 « avoir de nouveau » raveir (Wace, Vie de S. Nicolas, 1394 ds T.-L.). Dér. de avoir*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 118. |