| RATIONALITÉ, subst. fém. A. − Caractère de ce qui est rationnel, logique. Augmenter la rationalité de la gestion des entreprises; introduire la rationalité dans l'organisation du travail. Einstein représentait la justification d'une certaine échelle de valeurs, l'exigence d'une totale rationalité de la science (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 155).La rationalité matérielle des choix étatiques résiste à la rationalité formelle des économistes (Antoine, Passeron,Réforme Univ., 1966, p. 194). B. − Caractère de ce qui relève de la raison, appartient à la raison. La rationalité est le caractère par lequel l'homme se distingue spécifiquement des autres animaux, la seule causalité qui soit spécifiquement humaine est la causalité rationnelle, c'est-à-dire ce genre d'activité causale dont le principe directeur est la raison (Gilson,Espr. philos. médiév., 1931, p. 91).La rationalité n'est pas un problème, il n'y a pas derrière elle une inconnue que nous ayons à déterminer déductivement ou à prouver inductivement à partir d'elle: nous assistons à chaque instant à ce prodige de la connexion des expériences, et personne ne sait mieux que nous comment il se fait puisque nous sommes ce nœud de relations (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception, 1945, p. XV). Prononc. et Orth.: [ʀasjɔnalite]. Étymol. et Hist. 1. Fin xiiies. racionalité « activité rationnelle » (Raymond Lulle, Doctrine d'enfant, p. 190 ds Fr. mod. t. 41, p. 293); 2. a) philos. 1834 « caractère de ce qui est rationnel » (Boiste); b) math. 1869 « qualité des quantités dites rationnelles » (Littré). Dér. de rationnel*; suff. -(i)té*. Fréq. abs. littér.: 112. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 38. − Quem. DDL t. 9. |