| RATA, subst. masc. A. − Arg. milit., vieilli. Ragoût grossier à base de viande et de légumes (pommes de terre, haricots). C'est pas d'la soupe c'est du rata (Chans. milit.). Le veinard de cousin avait eu un supplément de rata et une double ration d'eau-de-vie (Moselly,Terres lorr., 1907, p. 260).Il remplit sa gamelle, grasse encore du rata précédent, des haricots restés collés au fond (Dorgelès,Croix bois, 1919, p. 83). B. − P. ext., fam. et parfois péj. Mets grossièrement cuisiné; en partic., ragoût peu appétissant. À un moment il [Huysmans] conduit André dans une infâme gargote de marchand de vin (...). Uniquement pour le mystérieux plaisir de nous parler une fois de plus d'assiettes mal lavées, de viandes coriaces ou gâtées, de ratas infects (Lemaitre,Contemp., 1885, p. 322).Il crevait de faim. Il passait les journées près du poêle de la cuisine à humer, à s'emplir les narines des maigres odeurs du rata (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 219). − [Suivi d'un compl. indiquant la composition du ragoût] V. invariable B ex. de Pesquidoux. Prononc. et Orth.: [ʀata]. Plur. des ratas. Étymol. et Hist. 1828-29 (Raban, Marco Saint-Hilaire, Mém. forçat, t. 2, p. 235). Abrév. de ratatouille* avec changement de genre. Fréq. abs. littér.: 42. Bbg. Quem. DDL t. 23. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 49. |