| * Dans l'article "RASSÉRÉNER,, verbe trans." RASSÉRÉNER, verbe trans. A. − Rare. [Le compl. d'obj. désigne un élém. atmosphérique, météor.] Rendre de nouveau serein. Anton. assombrir, brouiller, obscurcir, perturber, troubler.Le soleil parut et rasséréna le temps (Ac.). − Au part. passé. Les grandes ombres des arbres donnaient à l'eau un fond qui était habituellement d'un vert sombre mais que parfois, quand nous rentrions par certains soirs rassérénés d'après-midi orageux, j'ai vu d'un bleu clair et cru (Proust, Swann, 1913, p. 169). − Empl. pronom. passif. Avril: le 28, après une matinée pluvieuse, le ciel s'est rasséréné, magnifique soirée (Maine de Biran, Journal, 1818, p. 115). B. − Au fig. Qqn/qqc. rassérène qqn (ou p. méton. une partie du corps ou un aspect de sa personne).Ramener à la sérénité, à la tranquillité d'esprit. Synon. apaiser, calmer, rasseoir (vx), rassurer, consoler, tranquilliser; anton. agiter, assombrir (au fig.), inquiéter, perturber, troubler.Ce joyeux visage de vaurien dont le rayonnement avait tant de fois rasséréné la sombre physionomie du prêtre (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 452): ... la morte (...) paraissait dormir. Comme si le charme profond et consolateur de la mort s'était insinué en elle, à la longue, rassérénant ses traits et effaçant de sa physionomie l'expression d'horreur dernière, comme si elle s'était apaisée dans l'au-delà, une vague quiétude planait sur son visage...
Moselly, Terres lorr., 1907, p. 278. − Au part. passé. Ils ne parlaient toujours pas, la tête lourde encore, rassérénés peu à peu d'être ensemble (Zola, L'Œuvre, 1886, p. 67). − Empl. pronom. Réfl. Elle voyait les traits de la jeune malade se contracter et prendre une expression douloureuse, se rassérénant quand le calme lui revenait (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 289).Passif. Petypon, dont la figure s'est peu à peu rassérénée à mesure que Corignon parle, − avec mansuétude. − Mais... remettez-vous, monsieur! (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, i, 22, p. 25). REM. 1. Rassérénant, -ante, part. prés. en empl. adj.[Corresp. à supra B] Qui rassérène. Mon cœur, mollement remué, se reportait sur les heures de cette orageuse journée, et, en y retrouvant la trace des angoisses du matin, il savourait avec plus de vivacité la tranquille douceur de la soirée et le rassérénant espoir d'une délivrance (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 376). 2. Rasséréné, -ée, part. passé en empl. adj.[Corresp. à supra B] Ramené à la sérénité. Air, front, visage rasséréné; yeux rassérénés; être tout rasséréné. Le calme de l'heure était à l'image de ces âmes rassérénées, à nouveau transparentes (Queffélec, Recteur, 1944, p. 191). Prononc. et Orth.: [ʀaseʀene], (il se) rassérène [-εn]. Conjug. v. abréger. Ac. 1694: rasséréner; 1718: rasserener; dep. 1740: rasséréner. Étymol. et Hist. 1550 (J. Du Bellay, L'Olive ds
Œuvres, éd. H. Chamard, I, p. 71). Formé des élém. r(e)-*, a-* et de serein*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 183. DÉR. Rassérénement, rassérènement, subst. masc.Action de (faire) redevenir serein; p. méton. résultat de cette action, sensation, impression ressentie. a) [Corresp. à supra A] Rare, p. métaph. Il faut pour l'opérer [la conversion du cinq pour cent], un rassérènement de l'horizon politique (P. Leroy-Beaulieu, Journ. des Débats, 13 déc. 1876, 1repage, 5ecol. ds Littré Suppl. 1877).b) [Corresp. à supra B; en parlant de qqn et p. méton. d'un élém. de la personne (âme, esprit...), d'un trait de physionomie ou d'une partie du corps exprimant la physionomie] Une lettre d'Antoine, qui promet de venir répéter jeudi à cinq heures et s'engage à jouer le soir... rassérénement général et répétition de la pantomime de Margueritte (Goncourt, Journal, 1888, p. 775).Le rire étant une alerte suivie d'un rassurement sera d'autant plus fort, plus franc et plus net que les impressions de désarroi et de rassérènement auront été plus parfaitement et plus brusquement atteintes (Arts et litt., 1935, p. 80-14).− [ʀaseʀenmɑ
̃]; [ʀ
ε-]. Littré, DG: -ré- [-ʀ
ε-]; Lar. Lang. fr.: -ré- [-ʀe-]; Rob. 1985: -ré- mais [-ʀe-], [-ʀ
ε-]. V. événement. − 1reattest. 1834 (Land.); de rasséréner, suff. -ment1*. − Fréq. abs. littér.: 11. |