| RAPLATIR, verbe A. − Empl. trans. 1. Raplatir qqc.Rendre plus plat ou mettre de nouveau à plat. Il recomptait... tous les papelards un par un... et les a tous défroissés... Il les a encore raplatis (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 667). − Part. passé adj. [Ses cheveux] joliment ébouriffés ou raplatis, selon le conseil matutinal ou vespéral de son miroir (Verlaine,
Œuvres posth., t. 1, Hist. comme ça, 1896, p. 377).Part. passé subst. V. mocheté ex. de Céline. 2. Fam. Raplatir qqn.Lui ôter tout ressort, toute combativité. Combien faut-il que la routine de mon métier (...) m'ait raplati et médiocrisé (Arnoux, Double chance, 1958, p. 58).Part. passé adj. Synon. de ramolli, ramollo (pop.), raplapla (fam.).Hein! ma pauvre Fanny, disait Caoudal d'un ton blagueur en lui montrant les autres (...) quel déchet! sont-ils vieux, sont-ils raplatis! (A. Daudet, Sapho, 1884, p. 223). B. − Empl. intrans., rare ou pronom. Devenir plus plat. Il pleuvait énormément... la campagne souffrait aussi... raplatissait sous l'hiver (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 622).Quelque chose s'apprêtait à naître, une timide aurore de colère (...) mais ça se dégonfla, ça se raplatit (Sartre, Âge de raison, 1945, p. 117). REM. Raplatissant, -ante, part. prés. en empl. adj.[Corresp. à supra A 2] L'Orient, l'Égypte surtout, est un pays raplatissant pour toutes les petites vanités mondaines. À force de parcourir tant de ruines, on ne pense pas à se dresser des bicoques; toute cette vieille poussière vous rend indifférent de renommée (Flaub., Corresp., 1850, p. 162). Prononc.: [ʀaplati:ʀ], (il) raplatit [-ti]. Étymol. et Hist. 1458 « rendre plus plat » (Arnoul Gréban, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 20943: Pour raplastir ces grosses busses), attest. isolée; à nouv. au xixes. 1850 un pays raplatissant (Flaub., loc. cit.); 1876 raplati part. passé adj. (A. Daudet, Jack, t. 1, p. 171). Dér. de aplatir*; préf. r(e)-*. Fréq. abs. littér.: 11. DÉR. Raplatissement, subst. masc.Action de raplatir; résultat de cette action. Ah! mon orgueil qui te paraît si grand, si tu savais combien de renfoncements et de raplatissements il éprouve à toute minute, tu le plaindrais au lieu de le haïr (Flaub., Corresp., 1846, p. 401).− [ʀaplatismɑ
̃]. − 1reattest. 1846 id.; de raplatir, suff. -ment1*. |