| RAPIÉCETER, verbe trans. Vieilli. Mettre des petites pièces ou beaucoup de petites pièces, mettre sans cesse de nouvelles pièces à un vêtement ou sur une surface élimée ou trouée. On y rapiéceta [à Chartres] son pourpoint [d'Henri IV] pour une somme de quelques deniers (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 4, 1831, p. 404).Cette robe, toute déchirée, surtout aux manches, était rapiécetée avec des morceaux de différentes couleurs (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. 208).− Part. passé en empl. adj. Nous cahotions dans notre calèche rapiécetée (Chateaubr.Mém., t. 4, 1848, p. 465).Comme ces gens-là devaient être honteux de leurs chaussures! Je les vois. Et les habits répondaient à ces souliers rapiécetés (Champfl., Avent. MlleMariette, 1853, p. 148). Prononc. et Orth.: [ʀapjeste], [-pjεste], (il) rapiécète [pjesεt], [-pjεsεt]. Ac. 1694, 1718: -pie-; 1740: -piè-; 1762-1878: -pié-. V. événement. Conjug. Verbes -eler, -eter, v. jeter. Étymol. et Hist. 1624 (Le Pont-Breton des Procureurs ds Variété hist. et litt., éd. E. Fournier, t. 6, p. 262). Fréquent. de rapiécer*. DÉR. Rapiécetage, subst. masc.,vieilli. Action de rapiéceter; résultat de cette action. La nuit, j'essayais de raccommoder mes lambeaux; la bonne Villeneuve et ma Lucile m'aidaient à réparer ma toilette (...); mais leur rapiécetage ne servait qu'à rendre mon accoutrement plus bizarre (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 46).P. anal. Les éditeurs [des lettres circulaires de Paul] (...) paraissent avoir suivi un système de rapiécetage ou d'intercalation, dont le but semble avoir été de sauver des morceaux qui sans cela auraient péri (Renan, St Paul, 1869, p. LXII).− [ʀapjεsta:ʒ]. Ac. 1694, 1718: -pie-; 1740: -piè-; dep. 1762: -pié-. V. événement. − 1reattest. 1694 (Ac.); de rapiéceter, suff. -age*. BBG. − Quem. DDL t. 10 (s.v. rapiécetage). |