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RAPIÉÇAGE, RAPIÈCEMENT, subst. masc.
A. − Action de rapiécer (un tissu, un vêtement ou toute autre surface élimée ou trouée); manière de rapiécer. Sa culotte lui descendait à peine aux genoux, une culotte de morceaux rajustés à un fond avec le gros fil et le naïf rapiéçage du pays (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 209).Les bottines d'étoffe (...) étaient rapiécées, mais d'un rapiéçage discret, presque invisible (Gyp, Pot de réséda, 1892, p. 202).Le voisinage de l'homme se révèle encore ici [à Cana], par de grands carrés de labour dessinés sur l'étendue verte et y donnent l'impression d'un rapiéçage dans un tapis magnifique (Loti, Galilée, 1896, p. 61).
B. − Résultat de cette action; p. méton., partie réparée ou pièce posée pour réparer. Synon. rapiéçure.La langue est une robe couverte de rapiéçages faits avec sa propre étoffe (Sauss.1916, p. 235).Cette barrière rouge était pleine de rapiéçages en bois blanc, qu'un charpentier était en train de peindre, aux places où les taureaux l'avaient fait sauter à la dernière course (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 521).Dessous les roues, c'était maintenant la route molle avec des rapiéçages de boue et de pierres dans les trous (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 101).
− Au fig. En somme ce rapiéçage ministériel est sans importance (Halévy, Carnets, t. 2, 1870, p. 129).L'Europe a scié la poutre maîtresse de sa charpente et le toit lui croule sur la tête; elle tente de se protéger par des rapiècements de loques politiques que le vent emporte avant qu'elle ait même pu les tendre (Morand, Eau sous ponts, 1954, p. 230).
Prononc. et Orth.: [ʀapjesa:ʒ], [-pjεsmɑ ̃]. Ac. dep. 1878: -piéçage. Littré: -piècement; Rob.: -piéçage ou -piécement. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 212: -piècement. V. événement. Étymol. et Hist. 1552 rapieçaige « réparation de drap avec des pièces de tissu » (Beausport, Monotessaron, p. 102 ds Gdf. Compl.); 1588 rapiessement « ensemble incohérent (comme un tissu rapiécé) » (Montaigne, Essais, II, XX, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 675). Dér. de rapiécer*; suff. -age* et -(e)ment1*. Fréq. abs. littér.: 10. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 397.