| RAPIAT, -ATE, adj. et subst. Fam. (Personne) qui regarde trop à la dépense; qui a le goût des petits profits, des petites économies. Synon. avare, cupide; (fam.) pingre, radin.Monsieur Payavu: (...) Je vous offre donc cinquante sous [la visite] et pas un fifrelin de plus. Cela vous va-t-il? Le docteur: Point du tout; mais comme vous êtes un vieux rapiat (...), j'aime encore mieux ça que rien (Courteline,Femmes d'amis, Art réduire dettes, 1927, p. 154).Quant à la tirelire, Marcel, pour l'étrenner, lui a donné quelques pfennigs rapportés de son voyage en Allemagne, et deux ou trois pièces fausses. Mais il lui refuse cinq sous! Comme elle le dit, il est rapiat, Marcel! (Tharaud,Enf. perdus, 1948, p. 111).− Rare, au fém. − (...) La cousine d'Oriane est supérieure, bonne, grosse, tout ce qu'on voudra, mais n'est pas précisément, comment dirai-je... prodigue. − Oui, je sais, elle est très rapiate (Proust,Guermantes 1, 1920, p. 486).Inv. le plus souvent. − « C'est une coquette, une dépensière », déclare MmeQuérolle. « Tout ce que son mari gagne, elle le met sur son dos! » − « Ça n'est pas comme sa rapiat de sœur » (Martin du G.,Vieille Fr., 1933, p. 1099). Prononc. et Orth.: [ʀapja], fém. [-at]. Étymol. et Hist. 1836 (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 49). Troisième pers. du subj. prés. (à valeur d'impér.) du lat. rapere (v. ravir) empl. dans un arg. scol. ou de clercs de même que l'expr. faire rapiamus (première pers. du plur. subj. du même verbe) « emporter tout, rafler, enlever tout » att. dans les parlers région. de l'Ouest (Dubois, Gloss. du pat. norm., 1856), du Nord (Corblet 1851) et de l'Est (Zel. 1924; Du Puitsp. 1890 qui indique également rapiamus « usurier »). Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907], p. 230. |