Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RAMPANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de ramper*.
II. − Adjectif
A. − [De ramper pris au sens anc. de grimper]
1. HÉRALD. [Appliqué à un animal quadrupède figurant sur un blason; p. oppos. à passant] Qui est représenté debout, dressé sur les pattes de derrière. Le lion, griffes et mâchoires ouvertes, est dressé sur ses pieds de derrière, dans l'attitude formidable de ce que le blason appelle le lion rampant (Hugo, Rhin,1842, p. 94).V. lion ex. 2.
2. Dans le domaine de la constr.Qui est en pente, incliné. Corniche rampante; lisse rampante; poutre rampante. En ce qui regarde le constructeur, il existe une grande variété de voûtes. Celle qui s'incline parallèlement à la descente d'un lieu bas est une voûte rampante (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 243).
Arc rampant. Arc dont l'une des naissances est à un niveau plus élevé que l'autre. [La porte] était petite et basse sous un arc rampant surmonté d'une ogive fleurie (Sand, Beaux MM. Bois-Doré,t. 2, 1857, p. 42).
Limon rampant. ,,Limon d'un escalier tournant qui n'est interrompu par aucun palier`` (Littré).
Empl. subst. masc. Partie inclinée (d'un élément de construction). Rampant d'un mur de terrasse, d'une voûte. On dit d'un pignon qu'il est à rampants égaux, quand il forme un triangle isocèle, et d'un toit qu'il a deux rampants, quand il compte deux versants distincts (Havard1890).L'un des rampants monolithes du fronton de la colonnade s'étant rompu au montage on en fit un en aggloméré, et cet aggloméré est toujours là; on ne le distingue pas du rampant qui est en pierre naturelle (Arts et litt.,1935, p. 2-8).
TECHNOL. Tuyau incliné permettant l'évacuation des gaz, des fumées, etc. (d'apr. Duval 1959). Le cylindre est percé sur les deux faces verticales et ces ouvertures communiquent d'un côté avec un foyer fixe, de l'autre avec un rampant qui conduit les produits de la combustion à la cheminée (Barnerias, Aciéries,1934, p. 57).
3. Empl. subst., au masc., vx. Pente, versant, rampe (v. ce mot A 2 a p. anal.). Les rampants d'un terrain, d'une descente (Besch.1845-46).Je me levai, descendis le rampant de la côte, traversai le vallon et montant la colline parallèle, j'arrivai à la hutte (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 295).
B. − [Corresp. à ramper I]
1. [Corresp. à ramper I A]
a) [Appliqué à une pers. ou à un animal] Qui se déplace au ras du sol. Animal rampant (Ac. 1798-1935). L'insecte lourd et rampant devient ailé, idéal; sa vie est tout aérienne (Renan, Drames philos.,Caliban, 1878, ii, 1, p. 392).Des blessés qui stationnent devant, attendent la piqûre, et qui, courbés par le plafond bas, assis, agenouillés ou rampants, se poussent pour ne pas perdre leur tour ou prendre celui d'un autre (Barbusse, Feu,1916, p. 306).
Empl. subst. masc. Les mouches et tous les rampants du pays grouillaient sur la nappe (Prévert, Paroles,1946, p. 32).
Dans l'arg. des aviateurs. Personnel rampant et subst. masc. un rampant. Ensemble du personnel, membre du personnel civil ou militaire employé au sol (p. oppos. à personnel navigant). C'est un ex-pilote qui a tellement engraissé, faute d'exercice, qu'on a dû le retirer du personnel navigant. D'être devenu un « rampant » ça l'enrage (Morand, Route Indes,1936, p. 275).L'équipage dans son engin et l'équipe dans la salle de contrôle ne constituent sans doute que les deux bras d'un même corps. L'idée n'est pas nouvelle: il y a toujours eu des « rampants » à côté des aviateurs (Le Monde,18 juill. 1969, p. 3, col. 5).
b) [P. méton.] SPORTS, ARM. Marche rampante. ,,Progression au sol, sur les mains et les genoux`` (Rob.).
c) Au fig. [Appliqué à une chose abstr.] Qui s'insinue, se développe insidieusement. Mal rampant. Cette conversion du quatrième constructeur mondial d'automobiles (...) est le fruit du « mai rampant » italien, des grèves qui, de 1969 à 1971, ont coûté à la société turinoise 540 000 voitures (L'Express,8 nov. 1971, p. 12, col. 1).Ils s'inquiètent aujourd'hui des mesures d'application préparées dans le silence du cabinet du ministre de l'éducation. À une mise en place « rampante » de la réforme Haby, ils opposent un débat public (Le Monde,11 déc. 1975, p. 33, col. 3).
2. [Corresp. à ramper I B]
a) [Appliqué à une plante ou à une partie de plante] Qui se développe au ras du sol ou en prenant appui sur un autre support. Plante rampante. Le lierre est rampant (Ac.1835-1935).On trouve des arbres de différentes grandeurs et des arbrisseaux dont les tiges sont plus ou moins (...) droites, sarmenteuses ou rampantes (Baudrillart, Nouv. manuel forest.,t. 1, 1808, p. 22).Le houblon. C'est une plante à souche ligneuse et vivace dont les racines rampantes sont munies d'yeux donnant des jets (Industr. fr. brass.,1955, p. 3).
b) Qui se développe, se déplace lentement à faible hauteur ou en rasant, en effleurant une surface. Le ciel, couvert de nuages bas et rampants, avait la même teinte grise que la plaine (Zola, M. Férat,1868, p. 165).Les murs et le sol de La junte, immense toile [de Goya] où le tragique n'est pas dans les attitudes, mais, sous forme de lumières tremblantes et d'ombres rampantes, dans le décor (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 102).
3. [Corresp. à ramper II C; en parlant d'une pers., de ses facultés, de son comportement, de ses manifestations]
a) Qui a un caractère de bassesse, de médiocrité, qui manque d'élévation. Son style est rampant (Ac.1835, 1878).On ne vient guère dans ce pays [Monaco] que pour faire des embarras ou tripoter de l'argent, pour étaler, sous le ciel délicieux (...) les sottes prétentions, les viles convoitises, et bien montrer l'esprit humain tel qu'il est, rampant, ignorant, arrogant et cupide (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, J. Romain, 1886, p. 1291).V. cloportisme rem. s.v. cloporte.
Empl. subst. Les meilleurs sont d'accord avec les pires en ceci qu'ils croient tous que l'apôtre doit descendre au niveau des rampants et des croupissants, pour croupir et ramper en leur compagnie, au lieu de les élever jusqu'à lui (Bloy, Journal,1905, p. 282).
b) Qui s'abaisse servilement, qui manifeste de la servilité par des flatteries. Synon. bas, obséquieux, servile, vil.Un caractère rampant; une âme rampante (Ac. 1798-1935). M. Mayer, le directeur du personnel, ayant pris son congé d'hiver, Cerbelot lui demandait, non sans prodiguer les signes d'une politesse rampante: « Et alors, monsieur le directeur, et ce petit voyage? Comment me l'avez-vous trouvé, ce petit Mont-Blanc? » (Duhamel, Journal Salav.,1927, p. 33).Impossible de pousser plus loin la diplomatie! (...) Flatteur à gages, infect blanditeur, flagorneur rampant, tu comptes sans la Présidente! Une fois le bal passé, elle te remplacera par un mage ou un pianiste (Morand, Fin siècle,1957, p. 106):
Rien ne marque mieux les nuances sociales que la figure d'un portier. C'est un miroir admirable où se viennent peindre, dans tous leurs degrés, le respect rampant, l'obséquiosité protectrice, ou le dédain brutal, selon qu'il réfléchit le riche directeur, l'employé subalterne, ou le pauvre enfant trouvé: miroir changeant, mais fidèle. Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 136.
Empl. subst. masc. Elle blâmait Lheureux. C'était un enjôleur, un rampant (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 155).Léguant l'exemple à tous, aux méchants, aux rampants (...) [les héros] se sont endormis dans le grand sommeil sombre (Hugo, Année terr.,1872, p. 14).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑ ̃pɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. V. ramper. Fréq. abs. littér.: 400. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 712, b) 722; xxes.: a) 487, b) 412.