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RAMOLLISSEMENT, subst. masc.
A. −
1. Fait de ramollir quelque chose ou de se ramollir; état de ce qui est ramolli. Synon. amollissement; anton. durcissement.Le ramollissement de la cire (Ac. 1878-1935). Pour parvenir à la fusion vitreuse-liquide, [les pâtes céramiques] subissent différents états de ramollissement (Al. Brongniart, Arts céram., t. 1, 1844, p. 273).
2. Spécialement
a) CHIM. Point de ramollissement. ,,Température à laquelle une poudre de résine s'agglutine`` (Duval 1959). Ainsi, pour le rouge, il faut recuire à une température inférieure au point de ramollissement et la couleur apparaît alors (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 43).Les fissures du verre peuvent souvent être réparées par chauffage graduel vers le point de ramollissement, puis fusion de l'ensemble, soufflage et recuit final (Fromh.-King1968, p. 56).
b) MÉD., PATHOL. Processus pathologique de dégénérescence, caractérisé par la diminution de la consistance d'un tissu (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972, Man.-Man. Méd. 1977). Ramollissement puriforme, graisseux des os. L'on sent sous le doigt un ramollissement des tissus sous-jacents (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 23).
Ramollissement (du cerveau, cérébral). Foyer de nécrose du tissu cérébral dû à un défaut d'apport sanguin par suite d'un accident vasculaire, se traduisant cliniquement par une apoplexie (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972, Man.-Man. Méd. 1977). Je crois que le ramollissement de cervelle diagnostiqué par Du Camp n'arrive pas encore (Flaub., Corresp., 1853, p. 105).Il y avait un an qu'il avait eu [Léon de Laborde] des symptômes de ramollissement de cerveau à la suite du coup que lui avait porté la mort de sa fille (Mérimée, Lettres Ctessede Montijo, t. 2, 1869, p. 365).
[Sans compl.] Ramollissement gris, ischémique, jaune, mucoïde, vert; apoplexie par ramollissement. M. N... est dans un état complet de ramollissement. C'est un objet de pitié dans les dîners (Goncourt, Journal, 1873, p. 950).Je l'ai vue trop souvent et de trop près chez les autres, la Camarde, pour la redouter. Je ne craindrais que la déchéance physique ou morale, que le ramollissement (L. Daudet, Cœur brûlé, 1929, p. 69).
c) PEINT. Altération des peintures consécutive à une dégradation de la structure chimique du liant, qui se traduit par une diminution de la dureté du film de surface (d'apr. Peint. 1978).
B. − Au fig. Altération, diminution d'une/des capacité(s) propre(s) à quelqu'un ou à quelque chose. Synon. amollissement; anton. raffermissement.Rien ne montre mieux (...) le ramollissement des âmes que le gouvernement si immoral de Louis-Philippe a amené (Tocqueville, Corresp.[avec Reeve], 1852, p. 133).Ce borgne atteint de ramollissement démocratique (...) semble avoir promis, en outre, ma démolition à l'abbé Victor (Bloy, Journal, 1901, p. 70).Comme il y a une tenue ou un ramollissement militaires, ainsi il y a une tenue ou un ramollissement civiques; et au fond ce sont les mêmes (Péguy, Argent, 1913, p. 1277).
Prononc. et Orth.: [ʀamɔlismɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. a) 1552 « action de rendre ou de devenir mou; son résultat » (Ch. Estienne, Dict. Latinogallicum, 787a ds Rom. Forsch. t. 32, p. 143) − 1611, Cotgr.; à nouv. fin xviiies. (Bonnet, Considérations sur les corps organiques, chap. 12, p. 211); b) 1852 « affaiblissement » (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 5, p. 330); c) 1853 ramollissement de cervelle (Flaub., loc. cit.; ramollissement du cerveau, ibid., p. 253). Dér. de ramollir*; suff. -ment1*; cf. 1393 remollissement du temps « radoucissement du temps » (Ménagier de Paris, éd. G. E. Brereton et J.-M. Ferrier, 132, 14) et xves. ramolliement « action de ramollir » (Grant Herbier, f o75 v o, éd. 1520 ds Gdf.). Fréq. abs. littér.: 46.