| RAMDAM, subst. masc. Populaire A. − Manifestation bruyante et déplacée; grand bruit, vacarme. Synon. barouf, boucan, chambard, potin, raffut.Faire du ramdam. [L'aubergiste:] Suivez-moi. Faites pas de ramdam. Il pionce pas encore (Le Breton,Rififi, 1953, p. 224).Vous faites pourtant un de ces ramdams, dit le flicard (Queneau,Zazie, 1959, p. 139). − Au fig. Scandale. ,,Faire du ramdam. Rouspéter`` (Car.Argot1977). B. − P. ext., vieilli. Ensemble de faits créant une situation perturbante, désagréable. Synon. affaire, bazar.Tous piqués, tous fous, la guerre nous a détraqués (...). Du côté des femmes, même ramdam, pire encore (Esnault,Notes compl. Poilu, 1957 [1919], p. 448). C. − Arg., vx. Aller au ramdam, faire ramdam. Faire l'amour. Les nègres me dégoûtent; ils veulent tout de suite faire ramdam (Saint-Nazaire,fin 1918ds Esnault, Notes compl. Poilu, 1957 [1919], p. 448).Rem. « Il n'est pas évident que le mot-à-mot d'aller au ramdam, en cet emploi, comporte le verbe « aller » en son sens local`` (Id., ibid.). Prononc. et Orth.: [ʀamdam]. Plur. des ramdams. Étymol. et Hist. [1890 faire du ramdam « faire du tapage » (d'apr. Esn. Poilu: faire du ramdam, usuel dès -90 au moins, témoignage d'un Nantais)] 1914 (Paraud ds Esn. Poilu: ils devaient en faire un ramdam!). Empr., avec altér. de la cons. finale, sans doute par assim. à distance, à l'ar. maghrébinramḍān, corresp. à l'ar. class. ramaḍān « ramadan »; le sens du mot en fr. vient du fait que l'aspect le plus caractéristique du ramadan, aux yeux de nombreux non-musulmans, soit l'intense et bruyante activité nocturne qui suit les journées de jeûne durant ce mois. Bbg. Flutre (L. F.). De qq. termes usités aux 17eet 18es. sur les côtes de l'Afrique occ. Mél. Wartburg (W. von) 1958, p. 233. − Quem. DDL t. 17. |