Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RALLUMER, verbe trans.
A. − [Le compl. d'obj. désigne le feu, une matière ou un objet combustible, une source de chaleur ou de lumière] Allumer de nouveau. Rallumer une chandelle, un fourneau, une lampe, l'électricité; rallumer un cigare. Dans la grotte muette ils rentrent un moment, Rallument le bois sec dans le foyer dormant (Lamart.,Chute, 1838, p. 969).Quand le zeppelin eut disparu, ils rallumèrent les phares et rentrèrent à L en forçant la vitesse (Romains,Hommes bonne vol., 1938, p. 185).
Empl. abs. Allumer de nouveau une source de lumière. J'ai rallumé pour prendre mes gouttes. Et écrire ceci: je n'ai jamais eu le temps ni le goût (romantique) de tenir un journal (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 932).
Empl. pronom. Tout volcan, bien qu'on le considère comme éteint, peut évidemment se rallumer (Verne,Île myst., 1874, p. 538).Sans cesse se rallumaient les brasiers; les brûlots au calcium étaient inextinguibles (Malraux,Espoir, 1937, p. 767).
B. − Au fig.
1. Faire recommencer, faire éclater à nouveau. Synon. ranimer, raviver.
a) [Le compl. d'obj. désigne un sentiment] Rallumer la colère, la haine, le ressentiment de qqn, en qqn; rallumer un désir, une fièvre, une passion. Lui, en qui cette nuit avait rallumé une ardeur sensuelle, qui depuis des mois dormait, il ne put se passer d'elle (Rolland,J.-Chr., Amies, 1910, p. 1172).Une lettre d'une invention et d'une perfidie telles qu'elle avait dû rallumer pêle-mêle chez Robert jalousie, rage et fureur de vengeance (Pourrat,Gaspard, 1931, p. 288).
Empl. pronom. J'ai senti l'espoir se rallumer dans mon cœur (Delécluze,Journal, 1825, p. 284).L'ancien amour qui sommeillait a crevé le léger amour qui ne faisait que de naître et s'est rallumé plus fort que par le passé (Champfl.,Bourgeois Molinch., 1855, p. 182):
1. ... il revoyait cette femme, il revivait les jours de bonheur!... Dans son cœur se rallumaient, comme en une seule fois, tous les enivrements dont avait été semée sa folle jeunesse; toute sa vie détruite semblait renaître, transformée en un unique et énigmatique frémissement. Châteaubriant,Lourdines, 1911, p. 274.
b) [Le compl. d'obj. désigne un conflit] Richelieu et Mazarin furent à l'aise, l'un pour rallumer la guerre de trente ans, l'autre pour la terminer (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 201).Ils rallumèrent la vieille querelle que l'Empire avait étouffée et que la Charte voulait éteindre (Guizot, 1858-68ds Rec. textes hist., p. 186).
Empl. pronom. Une dispute se rallume. C'est toujours à propos de l'école et de tout ce que recouvre le mot de laïcité que risque de se rallumer la bataille (Mauriac,Bâillon dén., 1945, p. 440).
Rem. En constr. inf. ou factitive, rare: L'année 1778 vit rallumer la guerre entre la France et l'Angleterre (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. XXXV). On peut faire rallumer les grèves italiennes! (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 102).
2. Littéraire
a) Redonner de l'éclat, une grande vivacité de couleur à quelque chose. Elle, toute rose, ne pleurait plus, les yeux sur la boîte, rallumés aux étincelles des pierres fausses (Zola,Pot-Bouille, 1882, p. 234):
2. ... mais soit qu'un rayon eût brillé, soit que mon regard en bougeant eût promené à travers la verrière, tour à tour éteinte et rallumée, un mouvant et précieux incendie, l'instant d'après elle avait pris l'éclat changeant d'une traîne de paon... Proust,Swann, 1913, p. 60.
Empl. pronom. On vit enfin ses yeux se rallumer de passion (Zola,L'Œuvre, 1886, p. 256).
b) Redonner de la vie, de l'ardeur à quelqu'un. Dis qu'à veiller pour lui mon âme se consume, Qu'elle a froid, qu'elle attend qu'un regard la rallume! (Desb.-Valm.,Élégies, 1859, p. 9).Affirmons la France. Relevons-la. Rallumons-la (Hugo,Actes et par., 3, 1876, p. 232).
Empl. pronom. Mon sang se rallume dans mes veines, ma hache brûle à ma ceinture. Natchez! Soyez dignes de vos pères (Chateaubr.,Natchez, 1826, p. 138).
REM.
Rallumage, rallumement, subst. masc.Action de rallumer, fait de se rallumer. C'est, coup sur coup, une succession de fulgurations (...) des évanouissements et des rallumements d'incendies (E. de Goncourt,Mais. artiste, t. 2, 1881, p. 203).Un saumon [un lingot] du poids moyen de 8000 kilogrammes, que l'on concasse après un refroidissement conduit avec prudence pour éviter tout rallumage (E. Schneider,Charbon, 1945, p. 314).
Prononc. et Orth.: [ʀalyme], (il) rallume [ʀalym]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Ca 1050 intrans. fig. « recouvrer la vue » (St Alexis, éd. Chr. Storey, 620). B. 1. Av. 1278 intrans. fig. « retrouver de la force, de l'ardeur, de la vivacité » (Marques de Rome, 57c 1 ds T.-L.: plus ralumoit li feus de sa pensee); xiiies. réfl. (Chans. [du Vidame de Chartres], ms. Berne 389 ds Arch. St. n. Spr. t. 42, 1868, p. 280: Dedens mon cuer se ralume et atisse Tresbone amor); 1580 trans. « faire renaître, ranimer » r'allumer son courage (Montaigne, Essais, II, 3, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 356); 2. fin xiiies. [ms.] trans. sa chandeile ralumer (Renart, éd. E. Martin, XIV, 785, var. ms. H); av. 1742 réfl. (Massillon, Carême, Fautes légères ds Littré). Dér. de allumer*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 616. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 960, b) 912; xxes.: a) 946, b) 739.