| * Dans l'article "RALLONGER,, verbe" RALLONGER, verbe I. − [L'idée principale est celle de longueur] A. − 1. Qqn1rallonge qqc.2(avec/de qqc.3).Augmenter la longueur de quelque chose en lui ajoutant une pièce de même nature ou de même fonction. Synon. allonger; anton. accourcir (littér.), raccourcir.L'abside neuve de Saint-Germain-le-Vieux, rallongée en 1458 avec un bout de la rue aux Febves (Hugo,N.-D. Paris, 1832, p. 143).Son manteau, de la même étoffe que sa robe, étant devenu trop court, elle le rallongea avec une pièce d'une autre couleur (Montalembert,Ste Élisabeth, 1836, p. 208).Maya (...) peu soucieuse de cette maturité, ni qu'on eût rallongé ses cotillons, se divertissait avec le prince au fond des jardins (Toulet,Comme une fantaisie, 1918, p. 198). − Au fig. Il y a (...) les exigences de la rampe, la fantaisie du directeur (...). Il faut rallonger un rôle, raccourcir une scène, refondre des actes entiers (A. Daudet,Crit. dram., 1897, p. 10). ♦ Empl. abs. C'était sa manie de déformer les ouvrages, en rallongeant ou en coupant, soit dans le poème, soit dans la musique (L. Schneider,Maîtres opérette fr., 1924, p. 225). 2. Qqc.3rallonge qqc.2Être ce qui augmente la longueur de quelque chose.Bande de tissu qui rallonge un vêtement. B. − Qqn1rallonge qqc.2Augmenter la longueur de quelque chose en l'étirant, en l'étendant, en le dépliant.Synon. allonger, étirer, étendre; anton. raccourcir, diminuer.Ensuite raccourcissons, et ralongeons [sic] à différentes fois notre corde, et à chaque fois faisons-la tourner de nouveau autour de son extrémité fixe (Destutt de Tr.,Idéol. 3, 1805, p. 472).En tournant en vis, il est facile (...) de raccourcir ou de rallonger le bois de lit (Nosban,Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 31). − Empl. abs. À combien tirez-vous? − À 19 kilomètres 700. Ce matin j'ai tiré deux coups à 19 kilomètres 600. J'ai un peu rallongé, sur un rapport de l'aviation (Romains,Hommes bonne vol., 1938, p. 261). C. − P. anal., fam., dans le domaine temporel. Qqc. rallonge.Devenir plus long. Synon. s'allonger; anton. diminuer, raccourcir.Voilà les jours qui rallongent et la lumière qui revient (Flaub.,Corresp., 1867, p. 286).Je crois qu'il est pas plus de cinq heures. Les jours ne rallongent pas de beaucoup (Claudel,Tête d'Or, 1901, 1repart., p. 178). D. − Rare. Qqn rallonge qqn/qqc.Remettre, étendre de nouveau en position horizontale. Je rallonge le cadavre... je retape un peu la litière... ça resaignait à flot à travers la toile... (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 671). − Pop., arg. Envoyer par terre quelqu'un d'un coup de poing, d'un coup de couteau. Se faire rallonger par qqn. Ils revenaient un peu flairer... J'en rallongeais deux ou trois... Ils se le tenaient alors pour dit (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 275).Stani le Polack, bon bougre mais grande gueule, s'était fait rallonger par un jeune teigneux de la Butte-aux-Cailles (Le Breton1960). II. − [L'idée principale est celle de quantité] A. − Qqn1rallonge qqc.2avec/de qqc.3Augmenter la quantité de quelque chose en lui ajoutant d'autres ingrédients. Il fallait bien que j'en profite, après ça serait la disette!.... Ça recommençait les ravigotes!... On rallongeait les marengos... aux cornichons... avec sardines... aux petits oignons... (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 424). − CUIS. Ajouter de l'eau (à une sauce, à un vin) pour qu'il y en ait davantage. Synon. allonger, étendre; anton. réduire.Maison, maîtresse, dot, cave, tout tombait à l'eau, et voici de nouvelles années de travail obscur, de sauces rances, de piquette rallongée (Arnoux,Suite var., 1925, p. 199). B. − Qqc.3rallonge qqc.2Être ce qui augmente la quantité de quelque chose.Les enterrements ne sont pas faits pour édifier les survivants, ni les larmes pour rallonger l'eau bénite (H. Bazin,Qui j'ose aimer, 1956, p. 183). Prononc. et Orth.: [ʀalɔ
̃
ʒe], (il) rallonge [-lɔ
̃:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1266 rallongier (Cart. de Bucilly, B. N. 1. 10121, f o76 v ods Gdf. Compl.). Dér. de allonger*; préf. r(e)-*; cf. l'a. fr. raloignier « prolonger » ca 1200 (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 115, 22 ds T.-L.) − 1360 ds Gdf. Fréq. abs. littér.: 20. DÉR. Rallongement, subst. masc.Action de rallonger; résultat de cette action. La place qu'occupe la tête doit être scrupuleusement au même point que le verre dépoli de la chambre noire; on met exactement au point dessus sans s'inquiéter des mains, qui se trouvent dans l'épreuve venir parfaitement nettes par l'effet du rallongement de foyer produit par la courbe de l'ardoise (Le Gray,Phot. sur papier et verre, 1850, p. 40).Assemblage propre au rallongement des bois (Nosban,Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 265).− [ʀalɔ
̃
ʒmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1835. − 1resattest. a) 1329 au fig. (Doc. ds G. Espinas, Vie urbaine de Douai, t. 4, p. 207), b) 1445 au propre ralongement (Compte des Fortifications, 13esomme de mises, Arch. Tournai ds Gdf.); de rallonger, suff. -ment1*; cf. le m. fr. raloignement « prolongation » 1346 (Hist. de Metz, IV, 112 ds Gdf.). |