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RALLONGE, subst. fém.
A. − Loc. prép. à valeur adj. De rallonge. Qui sert à rallonger. Ce ne serait pas, en tout cas, commode (...) car il n'y a pas de cheminées. Il est vrai qu'avec des tuyaux de rallonge qu'on amènerait comme le tuyau de tirage du poêle qui est là jusqu'à la fenêtre... (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 90).Le câble de sondage en chanvre (...) est serré dans la mâchoire d'une vis de rallonge reliée au balancier (Chartrou, Pétroles natur. et artif.,1931, p. 45).
B. −
1. Élément, pièce qu'on ajoute à quelque chose pour en augmenter la longueur. Synon. allonge.L'emmanchement (...) (partie renflée) (...) qui termine chaque rallonge à ses extrémités et sert à les assembler entr'elles (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 118).P. métaph. Donc, Messieurs, je ne voudrais pas vous prendre en traître. Il me reste deux rallonges à coudre au bout de ce discours (Cocteau, Poés. crit. II,1960, p. 169).
a) [Avec un adj. déterm. ou un compl.]
α) [spécifiant la nature de ce qui rallonge] Elle mena là Manette et Anatole (...) et leur fit voir les poulaillers (...) les petits hangars reliés aux poulaillers par une rallonge de refuge contre la pluie (Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 270).
β) [spécifiant ce qui est rallongé] Cette machine [à rayer les canons] comprend: Un banc portant les organes de la machine, complété par une rallonge de banc portant le canon à rayer (Gorgeu, Machines-outils,1928, p. 198).
b) À rallonge(s). Au dernier élément (épisode, etc.) duquel on peut rajouter un nouvel élément du même genre. Feuilleton à rallonge. Curieux cas de duperie à rallonges, pensait Gisors (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 350).
En partic., fam. Nom à rallonge(s). Nom, généralement nobiliaire, composé de plusieurs noms. Paraît aussi qu'il a un château, des larbins, des aïeux, un nom à cinq ou six rallonges, mais ça ne se voit pas sur lui (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 41).
2. En partic.
a) Plateau, aussi long que la table est large, qui s'adapte à celle-ci pour en augmenter la longueur. Table à rallonges. On taille des mortaises, dans lesquelles on fait glisser les rallonges (Nosban, Manuel menuisier,t. 2, 1857, p. 41).Dépouillée de la toile cirée qui la couvre habituellement, agrandie de ses deux rallonges, la table de la salle à manger occupait presque tout l'espace libre au milieu de la pièce (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 115).
b) Câble électrique servant à prolonger un câble trop court. Rallonge électrique. Les risques de brûlures sont importants (cuisinières, barbecues, rallonges non débranchées) (Le Monde aujourd'hui,22-23 avr. 1984, p. XI, col. 3).
c) Arg. Couteau. J'y ai filé un coup de rallonge et il s'est affalé (Lacass.Milieu1935, p. 2).Un Peau-Rouge (...), nommé Polyte, avait buté un nière [un individu] (...) d'un coup de rallonge dans le cœur (Trignol, Pantruche,1946, p. 20).
C. − P. anal. Ce qui est de même nature que quelque chose et vient s'y ajouter, généralement pour en augmenter la durée, la quantité. Synon. supplément, rabiot (pop.).
Arg. Rallonge (de peine). Ils m'ont mis une rallonge de six mois (Lacassagne, Arg. « milieu »,1928, p. 172).Puis paf! une « rallonge » revenait de la Division. Il leur fallait faire cette augmentation (Fombeure, Soldat,1935, p. 143).
[Avec un adj. déterm. ou un compl.]
[spécifiant la nature de ce qui rallonge] Depuis cinquante ans nous assistons au règne du journal écrit; depuis quinze ou vingt ans nous lui avons vu mettre la rallonge du journal photographié et cinématographié (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 218).Que peut concéder la S.N.C.F.? Le recours au ministre, dans le passé, avait pour objet d'obtenir une « rallonge » de crédits (Le Monde,13 sept. 1969, p. 1, col. 6).
[spécifiant ce qui est rallongé] Au fig., littér. Dans de certains cas, l'instruction et la lumière peuvent servir de rallonge au mal (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 114).Les songes romanesques et toutes les chimères de la nuit servent ainsi de rallonge au possible (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 142).Les autres années, on se débrouillait pour procéder dès le mois de juillet aux nominations d'auxiliaires. Cette année, le retard de la rallonge budgétaire ne l'a pas permis (Le Figaro littér.,6 oct. 1969, p. 9, col. 4).
Prononc. et Orth.: [ʀalɔ ̃:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1373 ralonge (Doc. et extraits divers concernant l'hist. de l'art dans les Flandres, éd. Dehaisnes, t. 1, p. 518), rare; puis 1765 ralonge (Encyclop. t. 13). Déverbal de rallonger*. Cf. l'a. fr. raloigne « retard » fin xiiies. [date ms.] (Rutebeuf, Vie du monde, 96, éd. A. Jubinal, t. 1, p. 36); cf. éd. J. Bastin et E. Faral, t. 1, p. 403, 87: caloigne, var. ms. fin xiiies. Fréq. abs. littér.: 33.