| RAISONNANT, -ANTE, part. prés. et adj. I. − Part. prés. de raisonner1*. II. − Adjectif A. − Doué de raison. Synon. raisonnable.Il se fiait à cet instinct qui manque trop souvent aux êtres raisonnants et qui devait préserver l'orang de tout excès (Verne,Île myst., 1874, p. 329). − [P. méton.; en parlant de l'intelligence hum.] Qui a le raisonnement pour fonction. L'intellect conscient et raisonnant (Rolland,Beethoven, t. 1, 1937, p. 246). B. − Littér. [En parlant de la raison des philosophes] Raison raisonnante. Synon. de raison (discursive) (v. raison I A 4).[La sensualité] fait vibrer tout l'être, met en branle l'imagination et, par le sentiment du fini et du fugitif, l'intelligence même et jusqu'à la raison raisonnante (Lemaitre,Contemp., 1885, p. 298).C'est une terrible puissance de dissolution que la raison raisonnante, si elle ne devient une force d'édification (Blondel,Action, 1893, p. 295). C. − 1. Qui manifeste de l'aptitude au raisonnement, à conduire un raisonnement ou du goût pour les raisonnements. M. Azaïs, homme d'esprit qui m'a fait pitié par son peu de capacité raisonnante (Maine de Biran,Journal, 1817, p. 15).En fait, la peinture de Dereux (...) relève davantage de l'art culturel, qui se veut art de l'enseignement, du mythe, de la réflexion, et donc de l'intelligence, que de l'art brut qui obéit à la pure joie du « faire » et à la divagation sans méthode raisonnante de l'esprit (Les Lettres fr., 11 mars 1970, p. 32, col. 2): Diderot était une autre tête philosophique mais un tout autre homme, lucide par éclairs et par une sorte d'ardeur raisonnante qu'il y avait en lui, plutôt que continûment et par méthode comme Condillac.
Guéhenno,Jean-Jacques, 1948, p. 227. 2. Qui est de l'ordre de la logique, qui est accessible au raisonnement. L'espoir, le désespoir, ne sont pas choses raisonnantes ni raisonnables (Vercors,Sil. mer, 1942, p. 10). 3. PSYCH. Folie* raisonnante. D. − Avec valeur dépréc., rare. Synon. de raisonneur.− Vous avez des passagers? − Pas de passagers. Jamais de passagers. Marchandise encombrante et raisonnante (Verne,Tour monde, 1873, p. 191). E. − [Corresp. à raison I A 6] Qui affirme le primat de la raison comme source de toute connaissance véritable. Je demande pourquoi les nations n'ont pu s'élever à l'état social comme les particuliers? Comment la raisonnante Europe surtout n'a-t-elle jamais rien tenté dans ce genre? (J. de Maistre,Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 17).Aux philosophies abstraites et raisonnantes se substituèrent [au xviiies.] les philosophies sensualistes qui firent dériver tout l'être humain de la sensation (Huyghe,Dialog. avec visible, 1955, p. 43). Prononc.: [ʀ
εzɔnɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Fréq. abs. littér.: 105. Bbg. Quem. DDL t. 8, 29. |