| RAGOTER, verbe Fam., peu usité A. − Empl. intrans. Bavarder, faire des ragots, des cancans. On ragotait beaucoup chez elle. Elle m'a rapporté des cancans bien moches (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 34). B. − Empl. trans. 1. Dire, raconter (quelque chose de généralement malveillant). MmeDardoize vient me ragoter que Mmede Nittis continue à avoir une haine folle pour moi (Goncourt,Journal, 1892, p. 242). 2. Quereller. Elle ragote sans cesse son mari (Lar. 19e). REM. 1. Ragotard, -arde, adj.,péj. Qui fait des ragots. J'ai jamais connu des fumiers plus ragotards, plus sournois (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 172). 2. Ragoteur, -euse, adj.,péj. Querelleur. C'était qu'une bande de petits morveux, des petits batailleurs, bien ragoteurs, bien enragés (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 274). Prononc. et Orth.: [ʀagɔte], (il) ragote [-ɔt]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1640 « grommeler à toute heure auprès de quelqu'un » ragotter (Oudin Curiositez); 2. 1819 « faire des médisances contre quelqu'un » (Balzac, Corresp., p. 58: je ne sais ce que le petit anticonard de père m'a ragoté ce matin de vous). Dér. du rad. onomat. rag-, que l'on trouve déjà en lat. tardif dans le verbe ragere « crier » (v. réer); suff. -oter*. Bbg. Meier (H.). Neue lateinisch-romanische Etymologien. Bonn, 1980, pp. 141-143. |