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RAFFOLER, verbe trans. indir.
A. − Raffoler de qqn. Aimer follement, se passionner pour quelqu'un. Synon. adorer, être fou de.Raffoler d'un auteur, d'un musicien. Soyez l'homme qu'elle distingue, les femmes raffoleront de vous. Ses rivales, ses amies, ses meilleures amies voudront vous enlever à elle (Balzac, Goriot,1835, p. 94).[P. méton. du compl.] [Saint-Loup] avait un souvenir affectueux mais un peu méprisant d'un père qui (...) avait bâillé à Wagner et raffolé d'Offenbach (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 733).V. logeuse ex. de Sartre.
B. − Raffoler de qqc. Avoir un goût très vif pour quelque chose, se passionner pour quelque chose. Synon. adorer, être fou de.Raffoler des bijoux, d'un jeu; raffoler d'un lieu; raffoler de la danse, du théâtre. [Les Grecs] adorent leur théâtre, leurs chanteurs et leurs cantatrices. Ce peuple raffole de musique (About, Grèce,1854, p. 422).M. de Clergerie (...) raffolait de la psychiatrie à la mode (Bernanos, Joie,1929, p. 570).Stendhal, amateur d'opéra-buffa, devait raffoler des petits romans de Voltaire, merveilles à jamais de promptitude, d'activité et de terrible fantaisie (Valéry, Variété II,1929, p. 79).V. fourniture B 1 c ex. de Colette:
Léon s'était promis (...) de consacrer cette matinée à une occupation dont il raffolait, dont il abusait, à une sorte de vice qu'il avait, et vice est bien le mot, car cela allait jusqu'à la sensation: à tondre la pelouse du jardin. Montherl., Célibataires,1934, p. 801.
[L'obj. indir. désigne un mets] Raffoler de crème au chocolat; Louis XIV raffolait des fraises. Une sorte de compote visqueuse, dont elle raffolait, faite de figues imbibées de crème fraîche et de miel (Martin du G., Confid. afric.,1931, p. 1112).
Prononc. et Orth.: [ʀafɔle], (il) raffole [-fɔl]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1380 raffoler intrans. « être fou, radoter » (Jean Lefevre, trad. La Vieille, éd. H. Cocheris, 3785: ce viellart raffole); b) 1458 raffolé part. passé adj. « affolé, rendu fou » (A. Gréban, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 23024: ung povre homme raffollé); 2. 1552 raffoller trans. « rendre amoureux » (Ronsard, Amours IX, 8 ds Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 13); 1588 raffollé part. passé adj. « follement épris » (Ollenix du Mont-Sacré, Second l. des bergeries de Julliette, f o454 r ods Gdf. Compl.: raffollé de ses beaux yeux); 1761 raffoler trans. indir. « se passionner follement pour quelqu'un » (J. F. Marmontel, Contes moraux, t. 3, p. 149: elle en raffolera); 1762 « se passionner follement pour quelque chose » (Ac.). Dér. de affoler1*; préf. r- (re-*). Fréq. abs. littér.: 160.