| RADINER, verbe intrans. Arg. [Le suj. désigne une pers.; p. métaph., une chose] Arriver, venir. Synon. rappliquer (fam., pop.).Le besoin de la nourriture et de boisson leur sort de la bouche en grognements: − v'là huit plombes. Tout d'même, cette croûte, qu'est-ce qu'elle fout, qu'elle radine pas? (Barbusse, Feu, 1916, p. 24).Vous allez bientôt venir en perme. Tâchez de radiner par ici. Dis aux copains qu'il y a de la fesse (Cendrars, Main coupée, 1946, p. 9).− Empl. pronom. Synon. s'amener, se ramener.Ils croyaient que je ramenais de la croûte... Ils avaient parfaitement confiance... Ils gargouillaient à toute musique... Je leur fais: « Allez! radinez-vous, les glouglous! C'est la foire qui continue! Pour la balade, en voiture!... » (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 504). Prononc.: [ʀadine], (il) radine [-din]. Étymol. et Hist. a) 1864 « rentrer » (Chans. en vogue en 1864 ds Rossignol, Dict. arg., p. 127: Radiner à la piaule); 1879 « rentrer, revenir » (Le père Duchêne ds Rigaud, Arg. mod., p. 319); b) 1865 « venir » (Ll., Goualante de la Courtille, Loos ds Rossignol, op. cit., p. 120); 1876 « aller, arriver » (Richepin, Gueux, p. 137); 1909 se radiner « venir » (Arts, Châlons ds Esn.). Orig. obsc.; Sain. Lang. par., p. 218 y voit un ,,verbe tiré de radin « gousset » [v. radin], comme les synon. engaîner « arriver » ``(Hayard [ca 1901]) et rengaîner « rentrer » (Rigaud [1881])``, cf. également enquiller* « rentrer » et son dér. renquiller « id. » FEW t. 10, p. 90b le rattache à un dial. radiner « enlever le gratin d'un poêlon », radin « gratin ». L'hyp. d'un rattachement à rade d'étymol. obsc., v. rade2, qu'il s'agisse de l'anc. adj. att. au sens de « rapide » (Cellard-Rey) ou du subst. « rue, trottoir » (Esn.), outre les raisons invoquées sous ce mot, est à écarter pour des raisons sém., mais aussi chronol. dans ce dernier cas. Fréq. abs. littér.: 22. |