| RACCROCHEUR, -EUSE, adj. et subst. fém. I. − Adj. Destiné à raccrocher, à attirer l'attention, à séduire. Synon. aguichant, racoleur.Annonce raccrocheuse; titre raccrocheur. (La voix doucereuse, l'œil en coulisse, imitant censément sa femme). « Je vais voir... (œillade raccrocheuse) (...) » (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, III, 5, p. 59).Le Berlin juif, comme on l'appelle, parce que c'est le Juif qui l'a bâti, et que c'est lui encore qui l'anime de son activité, de son goût du plaisir, du clinquant, de la lumière excessive, de tout un luxe bruyant, raccrocheur, infernal (Tharaud, Qd Israël n'est plus roi, 1933, p. 102). II. A. − Subst., JEUX (billard). Personne qui fait un raccroc. Il joue [au billard], il perd; son adversaire raccroche toujours; (...) [il reste] persuadé qu'il est beaucoup plus fort que son adversaire, qui n'est, suivant lui, qu'un heureux raccrocheur (Vidocq, Voleurs, t. 1, 1836, p. 115). B. − Subst. fém. Prostituée. Il m'eût été impossible de ne pas croire que c'était l'antique volupté qui allait nous unir, cette femme eût-elle été une simple raccrocheuse postée là tous les soirs (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 97).Un zinc de la rue des Lombards où la raccrocheuse et le souteneur abondent plus que la vestale et le prélat des cultes évaporés (Arnoux, Calendr. Fl., 1946, p. 309). Prononc.: [ʀakʀ
ɔ
ʃ
œ:ʀ], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1. 1702 subst. fém. « prostituée qui racole sur la voie publique » ([De Mailly] Les Entretiens des cafés de Paris, 156 [Ganeau] ds Quem. DDL t. 19); 2. 1836 « personne qui raccroche au jeu » (Vidocq, loc. cit.); 3. 1879 adj. « qui cherche à attirer l'attention » (A. Daudet, Rois en exil, pp. 149-150). Dér. de raccrocher*; suff. -eur2*. Bbg. Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 300. − Quem. DDL t. 19. |