| QUINTEUX, -EUSE, adj. A. − 1. Toux quinteuse. Toux qui se produit par quintes (v. quinte A). L'emphysème pulmonaire (...) est exprimé par une toux sèche et quinteuse (Nocard, Leclainche,Mal. microb. animaux, 1896, p. 246).Il entendit une toux quinteuse et secouante (Malègue,Augustin, t. 2, 1933, p. 464). − [P. méton.] Sujet à des quintes de toux. Toutes les deux nuits, cassé en deux par l'oppression, quinteux et suant, il regardait le mur obscur en face de lui (Queneau,Enf. du limon, 1938, p. 146). 2. P. anal. [En parlant d'une réaction émotionnelle] Qui se produit par quintes (v. quinte B 1). Octave, riant d'un petit rire quinteux. − Hin! hin!... Hin! hin! (Aymé,Cléramb., 1950, ii, 2, p. 76). B. − Vieilli 1. [En parlant d'une pers.] Sujet à des quintes (v. quinte B 2); sujet à des accès de mauvaise humeur, d'un caractère difficile. Synon. acariâtre, grincheux.Vieillard quinteux. Quinteux comme une mule (Ac. 1835, 1878). Les femmes ont besoin d'être quinteuses, leur faiblesse les excuse, elles ne sauraient avoir l'égalité d'humeur que nous donne la force du caractère (Balzac,Lys, 1836, p. 239).Quel ami quinteux et difficile! Il a toujours quelque murmure sous la lèvre (M. de Guérin,Corresp., 1837, p. 297).L'orgueil rancunier du grand seigneur quinteux (Proust,Prisonn., 1922, p. 230). − P. anal. [En parlant d'un cheval, d'un animal lui ressemblant] Rétif, capricieux. Jument quinteuse (Ac. 1835, 1878). Je prends la bride, et je vous fais marcher la mule (...). Mais voici que la demoiselle s'effraye, le père se fâche, le fiancé crie, si bien que la rosse devient quinteuse (Toepffer,Nouv. genev., 1839, p. 448).Un cheval quinteux qui vous casse le cou (Sand,Elle et lui, 1859, p. 288). − Au fig., rare. Changeant. Le ciel nous dote d'une marotte tour-à-tour grave, et quinteuse et falote (Béranger,Chans., t. 3, 1829, p. 139).L'avant-dernier bond de ma quinteuse fortune (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 225). 2. [En parlant d'un attribut d'une pers., d'un comportement] Qui est le propre d'une personne sujette à des quintes, à des accès de mauvaise humeur, d'une personne au caractère difficile. Caractère quinteux; humeur quinteuse; manières quinteuses. Leur colère (...) est aiguë, quinteuse, convulsive, sans dignité, prompte au fait (...) comme les accès d'un être faible (Sainte-Beuve,Volupté, t. 2, 1834, p. 134).Un de ces accès de bouderie quinteuse, dont il était coutumier (Rolland,J.-Chr., Révolte, 1907, p. 551): Comme il paraissait vaguement inquiet, je l'avais interrogé anxieusement. Il m'avait répondu fort mal. À ma complète consternation, j'avais soudain reconnu la manière de mon père, quinteuse et égarée.
Drieu La Roch.,Rêv. bourg., 1937, p. 272. Prononc. et Orth.: [kε
̃tø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1562 « capricieux » (Du Pinet, Pline, livre XXXV, préface, t. 2, p. 629); 2. 1826 toux quinteuse (Bretonneau, Inflamm. tissu muqueux, p. 320). Dér. de quinte* « caprice » et « accès de toux »; suff. -eux*. Fréq. abs. littér.: 45. Bbg. Quem. DDL t. 8. |